Journal des Mines (1797-98, volume 8) [Image 60]

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MINES DE VILLEFORT. creusé au pied du rocher escarpé qui borde le lit du torrent ; mais lorsque le torrent grossit, ce canal éprouve beaucoup de dégradations. 5.96

Le bocard est à neuf pilons. Le C." Maison Neuve , inspecteur de la mine de Viallaz , a adapté à ce bocard une machine en forme de tremie , ba-

lancée par l'action de l'eau , qui a pour objet de diviser et de classer les sables. Je n'entrerai dans aucun autre détail sur cette machine qui m'a paru ingénieuse , simple , et très - utile. Il appartient à celui qui l'a inventée , et qui emploie à l'art des mines un talent extraordinaire pour la mécanique d'en donner la description ; j'ai donc engagé le C. Maison-Neuve à la .publier', et je dirai seulement de cette machine qu'elle avance et perfectionne singulièrement le travail. Les laveries sont partagées en deux parties, placées sur les deux petites plates - formes opposées qui se Communiquent par un pont ; dans les unes on lave les sables : elles ont 14 tables ; dans les autres , destinées aux bourbes , il y a 15 tables et de plus trois caisses à l'allemande. Ces laveries sont très-bien entendues , bien construites , et ont beaucoup de canaux et labyrinthes propres à diviser et classer les dépôts de la manière la plus avantageuse dans un lieu aussi défavorable. Le minérai est conduit au bocard à bras d'homme, et dans de petits chariots qui contiennent 293 kilogrammes( six quintaux ) de minerai. Les charieurs

font cinq voyages par jour , et on leur paye

0,0625 de franc ( un sou trois deniers ) par quintal ils gagnent donc un franc quatre-vingt-sept centimes

(trente-sept sous et demi ) par jour , sur quoi ils se fournissent leurs chariots et sont chargés de en tretieu

MINES DE VILLEFORT. 597 l'entretien du chemin. Ce chemin est mauvais et difficile, mais la confection d'une meilleure route aurait exigé des dépenses très-supérieures à l'épargne qu'elle aurait procurée sur les transports. Les vingt-neuf tables des laveries rendent à peu près 587 myriagrammes ( I20 quintaux ) de schlicic

par mois. Chaque laveuse fait par jour depuis

huit jusqu'à quinze lavages, selon que le minéral est plus ou moins chargé de blende ou de pyrites ; mais ordinairement elles en font de 12 à 14Je dois placer ici une observation très-importante,

qui m'a été communiquée par le C." Gensanne , directeur des mines de cette concession. Tout le minerai qui sort de la mine de la Picar&ère paraît devoir être destiné au bocard, et partout ailleurs il y passerait ; mais le C. ..Gensanne a reconnu, après beaucoup d'essais, que tout minérai bocardé et lavé s'appauvrissait en argent, et perdait une portion quelconque du métal fin qu'il contenait naturellement , ce qui annonce qu'une partie de cet argent est emportée avec les sables et les bourbes, soit parce qu'il adhère immédiatement aux gangues, soit parce qu'if s'y trouve sous un état ocracé , puLvérufent , qui le prive de l'action de sa pesanteur spécifique, et l'empêche de se précipiter et de rester suries tables, et comme, par aucun moyen connu, par aucune des opérations de laveries pratiquées jusqu'ici , il ne peut être retenu , il se trouve perdu pour l'exploitation.

C'est donc ainsi, par exemple , que, lorsque le schIick est épuré au point de fournir 6000 grammes par myriagrarnme de plomb, ces Journ, des Mines, Flor, an VI.

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