Journal des Mines (1797-98, volume 8) [Image 14]

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MEMOIR,E SUR L'EXPLOITATION

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imposée, parce qu'elles nous paraissent être .lé, meilleures qu'on puisse adopter dans l'état actuel de l'exploitation des mines.

CHAPITRE P.REMIER. DIFFICULTÉS que présente l'exploitation' .des mines en .masse. S. II. IL est presque toujours facile d'exploiter une couche ou un filon dont l'épaisseur n'excède pas deux mètres , quelle que soit son inclinaison mais il n'en est pas de même quand sa. Puissance augmente :les obstacles\ naissent alo.rsenfoule ils croissent comme l'épaisseur' du *filon ou de la couche, et souvent même ils suivent une progres-

sion plus accélérée. Le boisage devient plus dispendieux :on a beau multiplier les étais, ils-cèdent tôt ou tard sous la pression : on les renouvelle , cèdent encore :de fréquens ébouiemens ont lieu et engloutissent , en pure. perte., des tas énormes de minerais' RU'il n'est plus, possible ,d'extraire. Ces; obstacles, -au teste, Peuvent,_être beaucoup-modifiés par l'inclinaison de la, couCheaou du filonet,i1a,

nature de ses parois ;' ils sont moindres:, quand l'inclinaisôn.approche de la verticale , ils sont plus grands quand elle s'en éloigne et ils deviennent presque, insurmontables, quand. les parois dtrfilon et de la couc'he n'ont point de tenacité.

S. III. MAIS si la puissance de la mine est

telle que ce ne soit plus un filon ou une couche

mais un amas immense , une masse indéterminée de minérais , de nouvelle difficultés se présentent. Il 4e suffit plus de proportionner à la pression du ter-. rain la résistance des étais , il faut leur trouver un

eetti. z Qu ne peut plus .s'aider des parois de-

DES MINES EN MASSE. 5n9 mine , elles sont trop éloignées ; il faut chercher, dans la masse même qu'on excave , le moyen d'é-

tayer les excavations. Mais c'est ici que la difficulté augmente, lorsqu'on croit l'avoir levée : on est forcé de laisser en piliers une partie du minerai', eg cet appui. est lui -même insuffisant. Les massifs _qu'on a laissés n'ont pas tous un parfait aplomb les uns au-dessus des autres ; ils ne peuvent

se correspondre avec exactitude, et on conçoit

qu'il suffit d'un seul porte-àfaux pour entraîner un Vaité" éboulement. Les piliers eux-mêmes s'écrasent, les étais plient, ils se rompent; les excavations se comblent, tout est culbuté, et ce n'est qu'avec de grands frais qu'on peut réparer..,ce désordre heureux encore quand on en est quitte pour des réparations. Le plus souvent l'exploitation est ruinée ; des fentes et des crevasses. se Multiplient dans toute la masse , et les eaux infritrent-hvec rapidité.

S. IV. IL est d'autres difficultés non moins

importantes et dignes d'être remarquées. Les

entailles sônt plus nombreuses dans les mines en masse, le travail plus pénible , les`-galeries et les excavations .plus vastes ; l'aérage Moins bon et moins facile. Dans les Mines de houille pyriteuses, la houille perdue et éboulée, celle négligée, celle tombée au pied des piliers , s'échauffent, s'enflamment et peuvent communiquer l'incendie à toute

la masse,

S. V. QU'OPPOSEROSS-NOUS à tant de difficultés comment surrnônter tant d'obstacleS? Avant d'en indiquer les Moyens , exposons comment les principales mines en masse de France Ç t des pays voisins sont 'ëx.ploitées. Les mines