Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 210]

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sans jeter de la flamme , il ne résulte aucun incon-,

vénient de couvrir ces hangars en chaume ; la vapeur s'exhale par de grandes ouvertures pratiquées dans les murs. Cette cendre est très-fine sous les doigts , et plus légère que la cendre ordinaire du bois : elle est très- blanche en général ; mais il y en a aussi de _

fauve, ce qui tient, selon toute apparence, à la

.qualité des différens bois auxquels cette terre d'ombre doit son origine.

On voit aussi, sur les mêmes chantiers , divers tas d'un bois très-noir en assez gros morceaux, qu'on tire de la mine. On ne laisse pas ce bois trop long-

temps exposé à l'air , car il s'y exfolie : les habitans du lieu le préfèrent à la terre d'ombre pour leur usage domestique, parce qu'il jette , lorsqu'il est bien sec , un peu de flamme ; mais il répand la

même odeur en brûlant que la terre d'ombre. Je dirai bientôt encore un mot de ces bois. Voici l'ordre des matières

I.° Le banc de cailloux roulés qui couronne ici, comme à BruhI , la mine dans toute sa Ion-, gueur, , est composé à-peu-près des mêmes pierres;

c'est-à-dire, de diverses espèces de quartz, et de jaspes. communs ; mais on trouve ici quelques

quartz blancs et quelques quartz grisâtres qui pèsent plus de cent livres , mais qui ont , de même que les autres , leurs angles abattus et arrondis ces gros blocs ne sont pas , à la vérité , en très-grand noni bre , et se -trouvent confondus pêle-mêle avec les autres cailloux roulés , qui ne sont guère plus gros

qu'un oeuf ordinaire. 2.° Immédiatement après le lit de cailloux roulés , qui a dix pieds d'épaisseur moyenne, succède la terre d'ombre :. il est à observer cependant que

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l'on voit dans certaines parties une couche mince: de sable quartzeux dans d'autres , de très-petits dépôts d'argile grise ou blanchâtre qui précèdent quelquefois fa terre d'ombre ou interrompent les premiers lits ; mais cette argile ne pénètre jamais bien avant, et elle se trouve toujours mélangée de particules ligneuses de même nature que celles qui composent la terre d'ombre : le plus souvent les cailloux roulés reposent directement sur la terre en question. 3.0 Les dépôts de terre d'ombre les plus voisins des cailloux roulés , se trouvent quelquefois coupés par des fissures verticales d'un pied ou deux de largeur vers le haut, sur cinq à six pieds de profondeur', qui vont en se rétrécissant et se terminant en pointe : on en voit un exemple dans la planche XXIV , fig. 4. Ces fentes , occasionnées probablement par quelques retraits, sont toujours remplies des mêmes cailloux roulés dont est composée la couche Supérieure. On remarque aussi quelquefois, vers les jonctions des galets avec la terre d'ombre, des espèces de zones concentriques, de deux ou trois pieds de diamètre environ, qui alternent avec des zones de cailloux roulés qui paraissent avoir suivi la même direction circulaire: l'on voit évidemment que c'est-là l'ouvrage d'un courant d'eau, qui, trouvant quelque obstacle environnant, formait une espèce de tourbillon dans cette partie. 4.0 Non-seulement la mine de BruhI est sur un terrain élevé , niais celle de LibIar est sur un vaste plateau situé à une plus grande hauteur : il en est de même de celles de Kierdorf,, de Bruggen , de Balkhausen , de Valberbew , &c. La mine de Liblar est élevée, au moins, de trois cents pieds au-dessus