Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 187]

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( 864 ) Le banc calcaire de la montagne de Laon distante d'une lieue de la grande chaîne, quoique de la même hauteur que celui des lieux dont je viens de parler, ne lui est pas parfaitement semL'able ; les premiers lits sont très-caverneux , et dans quelques parties , contournés comme des intestins , la cassure de cette dernière espèce est alors brillante et spathique. J'y ai trouvé le carbonate calcaire jaunâtre , en masses irrégulières , se divisant en morceaux rhomboïdaux , ayant la réfrangibilité du spath calcaire d'Islande; je l'y ai

aussi trouvé en rayons divergens de cinq à six pouces de longueur, et ayant toujours pour gangue la pierre calcaire caverneuse. Les lits inférieurs sont très-coquilliers et très-friables ; on ne les exploite

point pour bâtir : c'est une agrégation de pierres numismates, de noyaux de boucardes , de cames, d'univalves du genre des limaçons et de tonnes qui , après s'être remplies de limon calcaire , se sont détruites en grande, partie , et n'ont laissé que ce que j'appelle leur noyau. Le dernier lit enfin est une espèce de roche composée, ou agrégation

à ciment calcaire , de parties quartzeuses et siliceuses verdâtres et demi -.transparentes plus ou moins grossières , de pierres numismates , et d'un autre corps organique calcaire, très-abondant dans

cette roche, dont je ne connais pas l'analogue vivant. Il est conique, de douze à quinze lignes de hauteur , blanc et friable ; l'intérieur paraît

cloisonné dans toute la hauteur du cône , de manière à présenter à la base des stries qui divergent de son centre : ces corps pourraient bien être des pointes d'oursins , dont on trouve des débris dans la pierre calcaire et dans la craie des plaines. La pierre calcaire,, repose presque par tout le

( 865 ) pays, sur un banc d'argile d'environ six pieds; dont elle est cependant séparée, dans quelques endroits, par une couche de sable jaunâtre , de quatre à cinq pieds d'épaisseur. A Thierny , cette argile est verdâtre ; dans la montagne de Suzy,, deux lieues et demie sud-ouest de Laon, elle est blanche et paraît très-pure ; elle serait , je crois avantageuse pour la poterie et la faïencerie. La partie inférieure de toutes les montagnes est , comme je l'ai dit, une masse de sable jaunâtre , souvent très - ferrugineux , de trente - huit toises de hauteur. Il est mêlé , sur-tout à Laon de coquilles marines , telles que vis , limaçons buccins , cames et huîtres , qui sont blanches crétacées, friables, et s'exfoliant à l'air ; j'y ai aussi trouvé beaucoup de dents de requins pétrifiées, et des univalves que je ne connais pas ; ce sont des espèces de limaçons dont le sommet des spires peu nombreuses , est aplati et peu visible ; la bouche est demi-ronde, la partie qui est droite est denticulée ; les couleurs de ce coquillage ont été

sable.

détruites.

Le banc de sable est interrompu , dans la pi ,,r,

montagne de Laon , vers le milieu de sa hauteur, réo-quartzmt

par une veine d'une pierre calcaréo-quartzeuse , se* de neuf pouces environ d'épaisseur, dont la partie inférieure est garnie d'une infinité de stalactites et géodes quartzeuses blanches , dans lesquelles j'ai trouvé des cristaux à deux pointes , très-réguliers et transparens. Cette veine, qui ne se retrouve pas dans la chaîne principale , se prolongeait , suivant les apparences , vers l'ouest, avec une légère inclinaison ; car j'ai retrouvé dans la montagne isolée qui sépare Crespy et Fourdrin , les mêmes stalactites et géodes quartzeuses..

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