Journal des Mines (1796-97, volume 5) [Image 227]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

II

( 438 ) était intéressant de déterminer quel rfe

jouaient les sulfates de potasse et d'ammoniaque dans la précipitation de l'alun par sa propre base; en conséquence, j'ai fait bouillir une dissolution de sulfate d'alumine pur , c'est-à-dire , qui ne contenait pas d'alcali , et qui n'était pas cristallisable,

avec une certaine quantité de cette terre trèsdivisée ; il en a dissous une petite quantité

il a perdu le peu d'acidité qu'il contenait, mais il n'es( pas devenu insoluble. Ayant mis ensuite quelques gouttes de dissolution de sulfate de potasse dans cette liqueur, il s'est formé , peu de temps après un précipité qui était de la même nature que celui de l'expérience précédente, c'est-à-dire, ce qu'on

a .nommé ahal saturé de sa terre. Il est donc prouvé par-là , que le sulfate de potasse ou d'ammoniaque

est nécessaire pour rendre l'alun susceptible d'être précipité par sa terre, et pour le faire passer à l'état, pour ainsi dire , terreux ; il est également prouvé que les eaux ahunineuses qui ne contiennent pas de potasse , peuvent séjourner aussi long- temps que l'on voudra sur leurs matériaux, sans se saturer d'une trop grande quantité de terre, et sans laisser précipiter d'alun.

De tout ce que nous avons exposé jusqu'ici découlent de nombreuses et importantes conséquences pour les arts , la chimie et l'histoire naturelle.

I. Ce n'est pas , au moins dans le plus grand nombre de circonstances, l'excès d'acide qui met obstacle à la cristallisation de l'alun , mais bien le défaut de potasse ou d'ammoniaque ; car n'est-il pas, en effet difficile de croire que l'acide sulfurique ait pu rester libre , après un si long séjour sur l'alumine très-divisée et toujours surabondante

_

( 439 ) est vrai que res eaux alumineuses rougissent les. teintures végétales : mais cette propriété n'est pas due à un acide libre ; celui-ci est->une partie cons-

tituante de ces eaux , et il paraît avoir plus d'affinité avec le sulfate d'alumine neutre, qu'avec une nouvelle quantité de cette terre à la température de l'atmosphère.

II. Le sulfate de potasse peut servir', comme la potasse pure , pour faire cristalliser l'alun ; doit même avoir de l'avantage sur cette dernière parce que , si les eaux alumineuses ne contiennent pas d'acide réellement libre , la potasse , en s'y combinant , précipite une portion d'alumine , et diminue le produit de la cuite, tandis que le sulfate de potasse ne produit pas le même effet ; mais si les lessives contiennent de l'acide libre , ce qui doit être fort rare , il n'est pas converti en alun par le sulfate de potasse , et il est en pure perte pour le produit. Ainsi je pense que pour les eaux qui recéleront réellement un excès d'acide, ou du sulfate de fer très-oxidé , l'usage de la potasse peut être préférable à celui du sulfate de potasse : mais par rapport au prix de ces substances , je crois que dans beaucoup d'endroits il y aurait du profit à se servir du sulfate de potasse ; car c'est un sel dont on ne sait que faire dans un grand nombre de manufactures , et que par conséquent on aurait à un, prix très-médiocre. Les résidus des distillations de l'eau-forte par l'acide sulfurique, seraient excellens pour cette opération ; je suis même convaincu qu'ils seraient préférables au sulfate de potasse neutre

car j'ai remarqué que ce dernier précipitait une portion de terre alumineuse , ce qui n'arrive pas avec l'autre. Ce sel mériterait sur-tout une grande préférence sur la potasse , dans les cas où les lessives