Journal des Mines (1796-97, volume 5) [Image 191]

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( 3 66 ) sa manière et par des procédés différens, que sous la réserve expresse de se prêter mutuellement tous les secours possibles, de se faire part de leurs récoltes respectives., de se tenir un fidèle compte de l'accroissement de leur fortune, et d'employer les moyens à la disposition de Chacune d'elles , pour

augmenter la prospérité de l'autre. Cependant,

comme si elles avaient craint que l'une d'elles ne manquât à ses engagemens , elles semblent avoir \ passé une espèce de contrat par lequel. elles se sont imposé des conditions coercitives , et se sont soumises à différentes Reines. Lorsque la chimie, par exemple, voudra s'isoler complètement de la minéralogie, elle s'exposera à se fatiguer par de grands travaux qui ne produiront jamais des résultats utiles , et à faire d'abondantes récoltes qui n'augmenteront pas ses richesses,

parce qu'elles se trouveront sans valeur. D'autre part , si la minéralogie , devenant trop présomptueuse et trop confiante dans ses moyens , pouvait un seul instant négliger sa soeur et dédaigner ses secours , elle mériterait l'état de confusion dans

lequel se trouveraient bientôt tous les objets divers qui constituent ses propriétés ; et trompée souvent par de fausses apparences, elle associerait

tant de non- valeurs au calcul de ses richesses qu'elle ne pourrait plus faire ni la vraie appréciation ni l'exacte énumération de ce qui lui appartient : l'abondance de ses récoltes ne serait plus pour elle qu'une cause d'embarras et de tourment, sous leSquels elle finirait par succomber. C'est pour avoir cru à la parfaite indépendance de la chimie et à ..son entier isolement de la minéralogie , que de très-habiles chimistes , qui auraient Pu

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3 67 ) pu répandre beaucoup de lumières sur les recherches et les travaux du minéralogiste , ne lui ont été que d'un très-faible secours ; c'est pour avoir négligé de demander au minéralogiste les vrais noms des substances qu'ils voulaient soumettre à, l'analyse , et leur synonymie prise dans les diffe-. rens auteurs des diverses nations; c'est pour avoir eux- mêmes ignoré les méthodes minéralogiques et dédaigné l'emploi des caractères extérieurs et physiques propres à déterminer la classe et l'espèce des substances diverses qui appartiennent au règne inorganisé , que beaucoup de chimistes se sont vainement fatigués pour trouver les principes constituans de certains minéraux qui, étant mal désignés par eux, n'ont plus été reconnus ; et alors toute l'exactitude de leur analyse est restée en pure perte, puisqu'il n'a plus été possible .d'assigner de résultat à aucune substance particulière. C'est ainsi que le chimiste appliquant mal les -

dénominations , loin d'éclairer la marche du minéralogiste , peut le faire tomber dans de grandes

erreurs , en lui faisant faussement attribuer à une substance les propriétés chimiques qui appartiennent à toute autre ; c'est ainsi , enfin , que le chimiste employant les ressources de son art sur des minéraux 'qu'il aura assez bien désignés et caractérisés, croira que toutes les substances qu'il extraira de leur masse , sont essentielles à l'espèce , pendant que la plupart d'elles lui sont étrangères

parce que ne pouvant savoir si le minéral s'est trouvé dans telle circonstance qui permît sa dépuration , il ignore qu'il puisse. contenir des matières additionnelles qui ne seraient_ point essentielles à,

sa composition : car il n'a pas par lui-même les moyens, et souvent même il ne lui vient pas dans J'aura, des Al-ines Pluyiese an