Journal des Mines (1796-97, volume 5) [Image 129]

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grands pas à la cristallographie, on regrettait surtout qu'aucun corps d'ouvrage n'off ît pour toutes _les substances qui affectent une forme régulière, la détermination des espèces et des variétés , fondée sur les principes actuels de cette belle théorie qui fait participer l'étude du règne minéral aux avantages des sciences exactes (1). Mais qui pouvait entreprendre de faire intervenir les lois de la structure dans la classification des minéraux, si ce n'est celui qui a dévoilé ces lois au monde savant ! Le citoyen Haiiy n'avait publié jusqu'ici que l'exposidon de sa théorie, et des observations, multipliées à la vérité, mais éparses : un beaucoup plus grand nombre était connu .seulement des auditeurs itjui ont suivi ses différens cours à la maison d'instruction des mines; plusieurs sont nées du dessein qu'il avait formé depuis long-temps d'embrasser dans un seul ouvrage l'ensemble de la minéralogie. Pour terminer cette utile- entreprise , il fallait que les circonstances lui permissent de s'y consacrer tout entier; il fallait qu'à toutes les connaissances qu'on acquiert dans le silence de la méditation , il peit réunir le secours de celles que donnent les voyages, l'exploitation des mines, .et les travaux chimiques. Ce laborieux loisir, ces collaborateurs instruits en ) Ce n'est pas que Romé de Lisle n'eût déjà pris la forme. des cristaux pour base d'une division méthodique ; cette idée était même venue à Linnéet à BerËmann : mais le citoyen Haiiy çst le premier qui ait déterminé la véritable forme primitive des cristaux, et qui y ait ramené les formes secondaires , par des lois Simples et régulières de décroissement , auxquelles il a appliqué

la précision du calcul. Rom,: de Lisle a communément bien observé ; Mais il s'était trompé Sur la marche ide la nature, en partant d'une forme choisie arbitrairement , qu'il regarcrait comme primitive, et dont iI faisait dériver .les formes secondaires , en la supposant tronquée de différentes manières sur ses arêtes ou sur ses angles solides. Cette manière de [voir excluait toute application du calcul aux lois de la structure.

25r ) différens genres analogues à l'objet de ses recherches, ii les a trouvés au sein de l'établissement fondé dans ces derniers temps en faveur des minés

de la France. Là sont réunis par les liens de

l'amitié et le rapport des goûts , non moins que par les fonctions dont ifs sont chargés, des horri-ines qui cultivent en commun touteS les parties de l'art

des mines, et qui appliquent les fruits de leur travail à l'une des plus importantes branches' de la prospérité publique. Là se forment des élèves qui étendront un jour eux-mêmes les limites des connaissances qu'ils acquièrent, et se rendent capables de diriger les exploitations avec succès ; là se ras-

semble la collection et se prépare l'histoire des richesses minérales de la France; là les substances trouvées dans le sein de la terre, sur différens points de la République, sont analysées , les procédés

indiqués comme utiles à l'art des mines sont répétés , les questions proposées par les exploitans sont résolues dans des conférences tenues par les hommes de l'art. Des correspondances , même avec les étrangers

les plus habiles en -ce genre, font connaître ce qui est mis en usage ou nouvellement inventé hors des limites de la France. Enfin, non content de chercher à reculer les bornes de la science, on s'occupe à en rendre l'accès plus facile , en multipliant les ouvrages élémentaires. lie Conseil des mines a mis au rang de ses premiers devoirs en ce genre le soin de procurer aux élèves des démens complets de minéralogie. Il n'a rien négligé, en conséquence, pour procurer au citoyen Hai2y les renseignemens et les facilités qu'exigeait une semblable entreprise;

et pour faire jouir par avance le public du fruit des travaux de ce savant, il a désiré lui offrir an

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