Journal des Mines (1796-97, volume 5) [Image 44]

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($4) À l'égard du jargon de Ceylan', Romé de Lisle sens Danson employait le met lavait d'abord décrit à la suite du rubis , mais en de jaren, 'observant que sa forme paraissait indiquer qu'il constituait une espèce particulière (1).On donnait, en général, le nom de Jargon aux gemmes sans couleur, qui, après la taille , en imposaient aux yeux peu exercés, par un faux air de ressemblance avec le diamant , quoiqu'elles lui cédassent sensiblement du côté des reflets et de la dureté. C'était dans ce. sens que l'on disait jargon d'hyacinthe , pour désigner. l'hyacinthe naturellement sans couleur , ou

celle qui avait perdu la sienne par l'action dû.

feu (.2 ). Le nom de jargon ferait-il ici allusion à ridée qu'on y attache , lorsqu'on l'emploie pour désigner un langage affecté , qui n'est qu'une imi-tation vicieuse de la vraie éloquence Quoi qu'if en soit , la pierre dont il s'agit étant celle qui jouait le mieux le diamant ( 3), le nom de jargon lui sera resté comme nom propre et spécifique, Conjecture Cependant, Romé& Lisle, dans son ouvrage sûr très juste de .Romé de Lisle. les caractères des minéraux, publié en 1784, avait supprimé le jargon sur le tableau qui termine cet ouvrage ; et à côté du nom de l'hyacinthe, on lisait cette phrase : Soupçonnée d'être identique avec le jargon

de Ceylan. Il ne dit pas sur quoi il se fondait pour présumer cette identité ; mais il était trop atten-

tif et trop exact pour jeter une conjecture au hasard; et c'est à lui qu'appartient l'initiative d'un ( t ) Crist. ; tome II , page 229. (2) Ibid. 302,

( 3 ) Inter adamantes connumerari solet. Waller. édit. T 772 torne I. , page 252. Born donne au jargon de Ceylan le nom de jargon de diamant. Catalogue de la collect. de Milr Eléonore de Raab.. terne Ler, paze 58,

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rapprochement qui a été depuis -mis en évidence par les résultats de l'analyse. Je passe maintenant à l'objet principal de cet article , qui est de comparer entre elles les deux substances dont il s'agit , considérées sous le point de vue de la minéralogie. Cette comparaison portera sur quatre caractères , savoir , ceux qui se tirent de la pesanteur spécifique, de la dureté, de la double réfraction, et de-4a structure des cristaux. A juger des pesanteïirs spécifiques de l'hyacintliè et du jargon -d'après les expériences- du -citoyen Brisson , on-Serait tenté de croire qu'il y a une grande différénee - entré -ëes deuX pierres. Ce célèbre'phySicièn indiquepour la première, 4,416r , ,et pour la seconde seulement, 3,6873.; lesquels:zibmbres sont entre eux à-peu-près dans le rappoe--Sei6, ). _Mais leslârgons'qui avaient servi à l'expérience, étaient des cristaux pris dans la collection de Romé de Lisle-,- tandis que l'hyacinthe était une pierre taillée, fcittrifie par un lapidaire. Il n'en faudrait pas davantage - poilr rendre suspect le résultat obtenu avec cette dernière pierre ; mais ce qui est décisif, c'est que le citoyen- Guyton , qui a pesé des hyacinthes cristallisées , a trouvé pour leur _pesanteur entre 4,i000 et'4,3000, Une opération semblable ,:f11ite sur des cristaux parfaitement ca-

ractérisés »jiii'a donné 4,385g ; quantité qui se rapproche encore plus de la pesanteur du jargon. Romé de Lisle dit, il est vrai, que des cristaux

(1 ) Je suppose " ici la pesanteur "spécifique de l'eau représentée. paf , cette quantité convenant mieux à un terme de comparaison "que les nombres t 000 et l0000 , adoptés par ditférens auteurs. Dans ce cas , les chiffies qui suivent la virgule

expriment une fraction décimale.

Â3

Quatre, te,

mes de com-

paraison entre les deux pierres.

Pesanteur spécifique.