Journal des Mines (1796-97, volume 5) [Image 28]

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( 54 Y arrondissement , à r 2 5 mille environ , dont fa >plusgrande partie se fabrique dans les environs de Saint-

Quentin. Les lins pour la mulquinerie commune, se recueillent le long de l'Oise; ceux pour les plus belles batistes , le long de la Scarpe. Ces lins sont ramés , et spécialement connus sous le nom

de lins au frn..Ce commerce peut occuper t 2000 ouvriers, dont 8 000 fileuses. (Rolland en porte le nombre à 40000 dans l'Encyclopédie méthodique. L'éval ua tion que je donne ici, m'a été communiquée par le C.en l'ajot , ancien inspecteur des manufac-

tures, qui a bien voulu me faire part de plusieurs observations dont j'ai fait usage dans ce travail. ) Nature du terrain.

Le terrain du département de l'Aisne est calcaire secondaire , en couches horizontales, à l'exception de la petite partie placée au nord-est, vers le ci-devant

Hainault autrichien

,

où l'on voit commencer les

schistes argileux en bancs verticaux ou inclinés , qui

de là s'étendent dans les Ardennes , le pays de Luxembourg, et peut - être jusqu'en Allemagne. C'est de cette extrémité occidentale du pays schis-

teux, que l'Oise tire son origine. Dans le calcaire qui couvre le reste du département, le C. Monnet (Atlas minéralogique) observe trois natures de terrains différens , qui se confondent néanmoins en plusieurs endroits sur leurs limites. Le premier est formé par des couches régulières de pierre calcaire compacte , grise , approchant plus ou moins de la nature du marbre. Il avoisine la partie schisteuse , et s'étend de là dans le département des Ardennes , où nous le subirons en parlant de ce département. Lessecond est le terrain de craie qui règne à Vervins, Rosoi,

Moncornet , Marie, Creev, Guise, Saint-Quen-

tin; et ainsi dans tout le V'ermanciois .et la majeure partie de la Thiérache, et qui se lie avec les terrains

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de même nature qui occupent au nord les cMpar-;

temens de la Somme et du Pas-de-Calais; et au sud, le département de la Marne. Dans ce pays crayeux s'enfonce de l'ouest à l'est, en formant en quelque sorte un demi-cercle , la troisième sorte de terrain ,

disposée en couches , est solide, très-convenable pour bâtir,

où la pierre calcaire coquillièl:e

,

et analogue à celle qu'on emploie le plus communément à Paris. Elle renferme ordinairement une quantité prodigieuse de pierres ,lenticulaires ou numismaies. Ce terrain est particulièrement celui du Soissonnais , du Tardenois et de la partie occidentale du Laonais, II se termine à Pont-à-Vaire et à la montagne de Laon, qui est encore de cette nature ; de là il passe un peu au sud de la Fère , traverse l'Oise près de Chauny, et suit cette rivière à quelque distance de sa rive droite. Cette dernière espèce de calcaire est celle que le citoyen Monnet appelle tuf calcaire coquillier, ou pierre calcaire tu acée : elle a ordinairement la propriété de se durcir considérablement à l'air. En quelques endroits dit département , le 'calcaire disparaît sous le sable et le grès. Du côté de Soissons , au contraire , le sable sert ordinairement de base au calcaire. A Saint-Gobain , la pierre calcaire se trouve presque immédiatement sous la terre végétale. Les carrières qui ont été ouvertes dans la forêt , servent , pour la plupart , de demeure aux pauvres habita.ns du pays. La partie méridionale qui avoisine la Marne est plus sablonneuse , moins abondante en pierres calcaires et en pierres lenticulaires , mais renfermant quelquefois de la pierre meulière. Les bords de la Marne et la route de Château-Thierry à Soissons offrent plusieurs carrières de plâtre semblables à celles des environs de Paris,

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