Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 150]

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six pieds de diamètre, et profond de sept à huit ; on sonde ensuite jusques à la profondeur où la masse de pierre -meulière s'est trouvée dans l'exploitation voisine; lorsqu'on l'a atteinte, l'exploitation nouvelle commence , et l'on établit les machines qui servent à l'évacuation des eaux. Ce sont des sceaux placés en bascule, et disposés de. manière qu'un enfant de dix ans peut aisément, et avec une seule main, élever l'eau d'une profondeur de quinze à vingt pieds. La largeur de l'excavation et la surface de l'eau , autant que /a quantité d'ouvriers , déterminent Je nombre des bascules.

Lorsque l'on a atteint la masse de pierre , on 'commence par la partie qui est la plus inclinée afin d'attirer l'eau et de travailler ensuite sur celle qui en est dégagée ; on recommence cette opération alternativement jusques à l'enlèvement total de la ,masse.

Il est des pierres d'une telle grandeur, que l'on en. tire plusieurs meules de six pieds de diamètre.

On les ébauche dans la carrière même , on les en sort par un chemin incliné , qu'on pratique à mesure que l'excavation du terrain s'agrandit ; la meule se place sur des rouleaux , et on la mène ainsi sur la hauteur du terrain avec le secours d'un cabestan placé à l'extrémité supérieure du chemin

dont on vient de parler; on les finit hors de la. carrière, et on répare sur le port de la Ferté les dégradations que le transport a pu occasionner. Les marteaux dont on se sert pour les piquer sont en fer; ils sont 'pesans , longs de huit à dixpouces, pointus et garnis d'acier dans leurs extré-

mités. On les en regarnit tous les deux ou trois

tours ; leur manche est très-mince, et a deux pieds de long. La masse de pierre totalement enlevée , s'occupe à de nouvelles recherches le phis près possible de celle qu'on abandohne, afin d'avoir là facilité de s'y débarrasser des eaux et des terres, qui proviennent de l'exploitation qu'on veut activer.

On ne paraît pas avoir dans le pays des indi-

cations plus sûres pour trouver la pierre meulière, que le voisinage des autres carrières. On conclut

qu'il doit y en avoir, parce

loin delà.

y en a eu non

On fait des meules de toutes les grandeurs, mais les plus fortes dimensions , lorsqu'elles sont achevées, sont de six pieds deux pouces de dia-. 'Mètre , sur treize à quatorze pouces d'épaisseur ; on les garnit dans leurs parties saillantes de cercles de bois fortement liés , afin d'en éviter la dégradation dans les transports. Il y a dans ce moment sur le port de la Ferté environ cinq cents meules de cette dimension, prêtes à être livrées , et les sept huitièmes vendus. L'on ne peut satisfaire aux nombreuses demandes qui en sont faites , et la cause du peu d'activité des travaux se trouve dans le défaut de bras. Avant la révolution, quatre à cinq cents habitans de la Ferté - sous - Jouarre et des hameaux environnans , tant hommes que femmes et enfans de six à dix ans, y trouvaient un travail assuré et un salaire proportionné à leurs forces ; aujourd'hui c'est un travail presque nul. On tire une partie des pierres meulières dans les dimensions de quinze pouces de long, sur huit à dix de large , et quatre d'épaisseur ; on les envoie C 4.