Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 289]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

9S ) quelque mollesse Cette ohieetion Serait sans réplique, ce me semble, s'il fallait absolument suppo-

ser que les filons presque horizontaux se fussent formés dans cette Situation ; mais les difficultés disparaissent , si l'on admet , avec le célèbre Saussure , que les montagnes ont subi des révolu-

tions qui en ont changé peut-être plusieurs fois l'assiette primitive. If existe du Moins des preuves incontestables que des bancs aitiourd'hui verticaux,

ont été horizontaux. dans l'origine Ces preuvesi ce sont les bancs de cailloux roulés que M. de Saussure a observés à Valorsine , et ceux que les citoyens Duhamel et Cillet-Laitmont ont reconnus au Huelgoat en Bretagne. Les uns et les autres de ces bancs ont aujourd'hui une inclinaison de phis de 700 : il est évidemment impossible qu'ils se soient

formés dans cette position ; ils ont donc participé un mouvement qui .à relevé toutes les couches de la montagne dont ils font partie. Ne peut-on pas

présumer que fa même chose a eu lieu dans les montagnes où l'on remarque des fiions à-peu-près 1-torizo1itatrx--;--qUe ces filons plongeaient dans l'ori-

gine à-peu-près perpendiculairement à PhOrizon , et qu'alors les bancs qu'ils traversent Se rapprochaient -de la position horizontale Telle est l'opinion que

M. de Saussure dévelOppe dans son voyage dans les Alpes, 5. I 048. Cet ouvrage est si connu, que -nous, croyons devoir y renvoyer rios. lecteurs, Ils fverront que ce grand observateur a trouvé dans le Talais , entre Martigny et Saint- Maurice , une confirmation du système de Werner aussi complète

'qu'il était possible de la désirer. On ne pourri plus dire que les filons ne sont pas des fentes parce qu'il y en a d'à-peu-près horizontaux. Des .fentes dans cette position , qu'on suppose irhpos,

99 ) sibIe , existent dans les montagnes que nous venons

d'indiquer , près du village et du château de la. Bathia. Elles coupent presque à angles droits des couches de pétrosilex feuilleté à-peu-près verticales.

Leur nombre est considérable, et elles sont parallèles. Il y en a,cle_ grandes , qui laissent entre elles des massifs de .5o à60 pieds d'épaissseur ; mais ces massifs sont encore divisés par des fentes moindres,

de sorte qu'il doit se trouver entre quelques-unes des cloisons peu épaisses. Tout ce que l'objection présente de plus fort se réunit donc dans cet exemple: position presque horiontale , parallélisme et multitude des

fentes; cependant on ne peut disconvenir que Si ces fentes étaient remplies de matières adventives , ce ne fussent alors de véritables filons. M. de Soussure a donc en quelque manière surpris les secrets de la nature et démontré par le fait ce que Werner

  • avait deviné. Nous ne prétendons pas sans doute que

ces fentes aient pu se former dans leur position actuelle , on en sent parfaitement l'impossibilité; mais,

puisqu'elles existent la montagne quiles renferme a été nécessiirement dans une assiette différente, et telle qu'il fallait pour qu'elles pussent prendre naissance. Voilà aussi la conséquence que M. de Saussure tire de ce fait. Il regarde ces fissures comme des monumens précieux , qui attestent que fa situa,. fion prihfitive des couches de là montagne était à-peu-près horizontale , tandis qu'elle incline

maintenant de 70 à 75°. Charles COQUEBERT.