Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 260]

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J'ai vuà Liége une machine à polir exécutée OBSERT'ATIONS sur les machines à polir le Marbre;

Par le C.

BAILLET

,

Inspecteur des mines.

ON

trouve dans la Description des Machines approuvées par l'Académie, !une machine à polir le marbre , inventée par M. Fronlean en j 700. Elle

consiste en un châssis de charpente dans lequel sont fixés des parallélipipédes de grès ou de pierre

ponce , et qu'un moteur quelconque fait aller et venir sur les blocs ou tables qu'on veut polir.

J'ignore si cette machine a été exécutée ; elle paraît d'une construction simple et facile. Néanmoins, si on l'examine de près, on verra qu'elle 'est susceptible de quelques améliorations. I.' Les parallélipipècles de grès pourraient être remplacés avantageusement par_ des blocs ou tables de marbre qui se poliraient en polissant les tables placées au-dessous.! 2.°

Le mouvement de va et vient a quelques

inconvéniens. Si le châssis qui porte les blocs polisseurs n'outre-passe pas dans sa course la lon-

gueur des tables à polir, ces dernières ne Seront pas polies également sur toute leur surface ; leurs extrémités le seront moins que les parties intermédiaires. Si au contraire on fait !mouvoir le châssis au-delà des extrémités des tables à polir, de manière que ces extrémités éprouvent, comme le milieu, le frottement entier du chassis , il y aura perte de temps et d'action, une partie du châssis étant mue inutilement au-delà des tables à polir.

Un mouvement de rotation serait donc ici !pr4férable à celui de va et vient,

d'après ces principes: ; elle appartient au. citoyen Dumont , marbrier , et est construite sur la rivière d'Ourthe; elle peut polir à-la-fois 4. à 5 oo carreaux de marbre. Voici comment elle est disposée , et quelle est la manière de s'en servir. Sous un. grand rouet horizontal de 5 à 6 mètres de diamètre , placé .à fleur de terre , on assujettit dans le sable, près de la circonférence du rouet les carreaux ou tables de marbre qu'on veut polir, et on les saupoudre avec un peu de sable fin. On met ensuite dans les intervalles des rayons (1) du rouet, et immédiatement au-dessus des premiers carreaux , d'autres 'carreaux renversés. Le grand rouet , en tournant , entraîne dans son mouvement tous les carreaux supérieurs qui, frottant sans cesse et dans le même sens , sur les carreaux inférieurs fixes , les polissent promptement et se polissent eux-mêmes. On a soin d'arroser et de jeter de temps en temps du sable entre les joints ( 2 ). L'axe du rouet se prolonge et s'élève dans un étage supérieur, où il est garni d'un second rouet qui sert à polir, de la même manière , les carreaux d'un plus petit échantillon. Cette machine est mue par une roue hydraulique, (i )- Ôn enlève un des rayons quand or veut placer une table plus grande que ces intervalles, z ) Il est vraisemblable que quand les carreaux ont acquis un premier poli au sable , on ajoute quelqu'autre substance pour donner le dernier poli. Suivant la méthode ordinaire , décrite

dans l'encyclopédie, on frotte (l'abord le marbre avec le grès on le repasse avec la pierre ponce , et on le polit à force de bras avec un tampon de linge et de la potée d'émeri pour le marbre de couleur , et de la potée d'étain pour le marbre blanc,