Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 112]

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remarquait dés cavités dont l'intérieur était rayonné d'une manière inégale.

!Il résulte de ces expériences, que ce fossile

conclusion.

doit être rangé parmi les corps métalliques qui ne peuvent être réduits à ,l'état de métal , faute de moyens suffisans pour opérer cette réduction ; et je n'hésite point à y reconnaître un oxide métallique. Voici les phénomènes les plu frappans que cette substance présente La terre blanche change de couleur par la 'Calcination; elle passe du blanc au jaune et au rouge, et, par le contact du charbon, au bleu. 2.° Elle donne un émail jaune. 3.0 Elle est précipitée de ses dissolutions dans les acides, par'. le prussiate de potasse , l'acide gallique et le sulfure d'ammoniaque. .Par la voie humide , elle est réduite par Je zinc et l'étain, en -flocons d'une couleur foncée; la dissolutioa prend ., par ce changement , une couleur rouge et bleue. Elle possède une très-grande affinité pour foxigène; 'car le fossile, dans son état naturel , est entièrement saturé d'oxigène , et pour cela indissoluble dans les acides , dans lesquels il ne se dis-

sout qu'après avoir perdu une quantité de son

oxigène par la fusion avec l'alcali. C'est par cette raison que lorsque j'essayai de calciner ce fossile avec deux parties de potasse pure , fa terre blanche que j'obtins n'était pas, à beaucoup près, aussi blanche et aussi légère que celle qui avait été chauffée avec cinq ou six parties d'alcali : de plus , elle n'était que peu soluble dans l'acide muriatique, et point du tout dans les acides sulfurique et nitrique.

Ce qui vient encore à l'appui de n'ion opinion stir la nature de cette substance, c'est l'expérience par laquelle la dissolution dans' l'acide muriatique, après avoir été changée par le zinc en une liqueur bleue , et après avoir été exposée à l'air et chauffée

,

a 'déposé une terre blanche et a perdu ,sa

couleur , ce qui ne peut -venir que de l'absorption de l'oxigène. C'est par la même raison que lorsque j'essayai de faire cristalliser, par l'évaporation , une dissolution de cette terre dans l'acide. muriatique , la liqueur qui d'abord était claire, troubla par la chaleur. Elle ressemblait au lait, et

ne reprit point son état limpide par le mélange

d'une nouvelle quantité d'acide. Plusieurs propriétés de cet oxide métallique montrent évidemment qu'il n'appartient à aucun de ceux connus jusqu'ici , et que l'on ne peut se dispenser d'en faire une espèce particulière. Le précipité brun-rougeâtre que forme l'acide gallique, avec les dissolutions acides de ce corps est sur-tout un indice caractéristique qui le distingue de tous les autres métaux.

Il ne me reste enfin qu'a donner un nom à

cette substance. Lorsqu'on ne trouve point de dénomination qui ait quelque rapport avec les propriétés particulières

d'un corps , il convient de lui attribuer un nom insignifiant, qui , par cela même , ne puisse donner

occasion à de fausses idées. J'emprunterai donc de la mythologie, comme j'ai déjà fait pour l'uranium, le nouveau nom de ce corps métallique, et je l'appellerai titanium, en l'honneur des Titans, premiers enfans de la terre. Ainsi le schorl rouge sera un. pxide de titanium.