Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 60]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

multitude de cas , avec les autres Caractères, peur' déterminer l'espèce d'une substance. Ainsi le sulfate barytique, parmi les trois plans qui concourent à la formation de chaque angle solide de sa forme primitive, en a toujours deux qui sont perpendiculaires sur le troisième et très-sensiblement inclinés entr'eux. Dans le petunsé ( feldspath ) , il n'y en a qu'un seul qui soit perpendiculaire sur l'un des deux autres. Dans le carbonate calcaire, on peut toujours obtenir un angle solide composé de trois angles plans obtus et égaux entre eux. Dans le fluate calcaire, l'angle solide est formé

au contraire tantôt par trois et tantôt par quatre angles plans de 6o.1 Dans le sclerotome ( (spath adamantin ) , les trois angles plans approchent beaucoup de l'angle droit, &c. La mesure des inclinaisons respectives des faces , donnée d'a-

vance par la théorie , et prise ensuite à l'aide du goniomètre, rend les observations de ce genre encore plus décisives. 11. n'est pas même toujours nécessaire d'entamer un cristal , pour déterminer le ) J'ai donné à fa substance dont il s'agit, la dénomination de sclerotome , qui indique la propriété qu'elle a de servir à scier

des corps durs, tels que les pierres qu'on appele gemmes. Le mot de spath si équivoque , en ce qu'il désigne des substances très-différentes par leur nature, devrait être proscrit de la minéralogie , et cependant on a continué , depuis plusieurs années., de le rendre encore plus vicieux, en l'appliquant à des substances

récemment découvertes, Par un autre abus de langage , on a donné aux noms de. plusieurs nouvelles espèces de pierres la terminaison lithe , qui signifie elle-môme , une pierre , commue si les minéraux ainsi dénommés , étaient plutôt des pierres que

le rubis , l'émeraude , la topase et tant d'autres. On ne paraît pas sentir assez combien le choix des mots influe sut l'étude des. choses , et coMbien il est fâcheux . que ces-signes représentatifs

de nos idées nuisent à la justesse et -à la netteté de ces idées elles-mêmes,

f5 gens de ses joints naturels. Il ne faut quelquefof5que le faire mouvoir à la lumière du soleil ou d'une bougie , pour y apercevoir, lorsqu'il est transparent, des reflets intérieurs qui indiquent si la position des plans que la division mécanique mettrait à découvert, est parallèle aux faces extérieures ou aux arêtes, ce qui peut suffire, dans nombre de cas,

pour lever l'équivoque. J'ose assurer qu'avec un peu d'adresse et d'exercice, on se rend familière, en

peu de temps, cette manière de lire, en quelque sorte, le nom d'une substance sur ses lames composantes. J'observerai à ce sujet, que les mélanges de substances étrangères qui modifient la composition des minéraux , n'influent point sur leur forme primitive, dont les angles se conservent sans aucune altération. Ainsi , tandis que les produits de l'analyse ration. varient continuellement à l'égard des différens morceaux d'une même substance, sans que l'opération puisse faire distinguer par elle-même les principes

essentiels de ceux qui ne sont qu'accidentels, la théorie fournit un point fixe autour duquel toutes les observations viennent se rallier. Elle dégage, en quelque sorte, la substance qu'elle considère, de toutes les parties hétérogènes qui en altèrent la pureté. Le grès, ou plutôt le carbonate calcaire quartzeux de Fontainebleau, soumis à la division mécanique, présente le noyau rhomboïdal obtus , formé des molécules du carbonate qui seul a déterminé la cristallisation ; et le rhomboïde aigu circonscrit à ce noyau , a ses angles prononcés avec autant de netteté et de précision que celui du carbonate calcaire transparent et homogène de Cousons. Ajoutons que l'espèce de géométrie qui sert à ()bleuir les résultats de la théorie, a beaucoup de