Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 30]

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à toutes les places de guerre ,. à toutes les armées que la République pourrait avoir dans le midi, sans aucune crainte de les épuiser. Le C.e" Blavier , ingénieur des mines, ayant eu sur la fin de l'an 2 une mission du comité de salut public pour les environs d'Alais, s'appliqua particulièrement à en examiner les anciennes exploitations. Il annonce, dans un rapport du 13 thermidor,

que celle qui lui a paru la plus importante , est située à de lieue de l'endroit nommé la

Rochebelle ,

le long de collines qui s'étendent dans la direction nord-est pendant une lieue *sans interruption; que sa i couche a I oo à 1 2-0 toises de largeur ; que le minérai se présente à la superficie des collines , ou s'y .enfonce parallèlement à la couche de houille qui l'accompagne. r IL ajoute que le minérai paraît tantôt à l'état limoneux, tantôt sous forme globuleuse , d'autres fois sous forme d'hématite, ou enfin à l'état spathique, et que, dans ce dernier cas, sa cassure offre l'aspect d'une demi vitrification. iII,eobserve que le produit et la qualité de cesdiÏerses sortes de minérais varient beaucoup ; que les essais faits par le maire d'Alais et par plusieurs autres citoyens, ont donné depuis 20 jusqu'à 40 liv. de fer par quintal ; que quelques-uns ne peuvent être employés qu'en fonte , tandis que d'autres donnent de bon fer. Celui de la mine de la RochebeIle produit un fer doux, dont la qualité s'améliore encore à mesure

que Fon s'approche des collines qui se dirigent vers le Massedieux. A cet endroit la couche de la mine se rétrécit pendant lieue jusqu'aux moulins de la Beainne. C'est à cet endroit, situé sur le bord du Gardon,

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commune ,,de. Coudras, que le citoyen Deshouilfières avait fait construire un haut fourneau dont on voit encore des reste's, et même les débris d'une roue .qui servait à en faire mc .voir les soufflets.. Cet établissement avait précedé celui de .Montcenis ; les gens du pays rapportent q'uil n'a dû sa chute qu'à la partialité mêlée d'intérêt des deux commissaires nommés dans le temps pour en surveiller les travaux. L'un était anglais , et aurait

craint, dit- on, de contribuer au succès d'une entreprise qui eût bientôt au moins égalé toutes celles du même genre existant dans son pays ; l'autre était beau-frère du propriétaire des mines de la ci-devant Bourgogne, et avait. un intérêt de famille à ce que ce fourneau ne marchât pas. Le citoyen Favan , agent national du district marque également que le minéral le moins riche donnerait 45 pour -5° , tandis que celui de Montcénis n'en donne que i 8. Il compare la différence dans la position des lieux. A Alais, les eaux, dit-il, sont constantes , suffisantes pour faire rouler les soufflets et marteaux, et à portée de la mine de fer pour laver le minéral : à Montcenis , il a fallu employer des machines à vapeurs, très-coûteuses à établir, dispendieuses dans leur entretien , et qui consomment beaucoup de combustibles ; de plus on est obligé de. porter le minérai à deux lieues pour le laver dans un très-petit ruisseau. Le citoyen Rey,, commandant l'artillerie sur les

côtes du département du Gard, propose aussi , dans un mémoire adressé au comité de salut public, de

rétablir cette exploitation. Après avoir parlé de la rivière du Gardon, qui baigne les murs d'Alais , et qui serait commode pour toutes sortes de machines hydrauliques

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