Journal des Mines (1794-95, volume 1) [Image 219]

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.(28 ) Le gaz inflammable qui, trop ordinairement, se trouve dans les mines de bouille , s'embràse

et détonne souvent au contact d'une lumière ; dans ce cas , il peut allumer les fascines et la charpente, qui communiquent ensuite le feu au charbon. Le feu peut encore se communiquer aux veines de bouille par les lumières des ouvriers, ou par les paniers de fer remplis de charbons allumés, que l'on descend dans les puits pour opérer la circulation de l'air. Enfin , il existe des houilles , qui, sans pyrites apparentes, ni sans l'approche du feu, s'enflamment spontanément au contact de l'air, sur-tout quand elles sont extraites et entassées ; il est donc dangereux d'en faire des amaSà la superficie de la terre, sur-tout près de l'orifice des puits , où *bientôt elles mettroient le feu au cuvelage, et de suite aux veines de houille. Cette espèce de houille, qui semble contenir du pyrophore, est très-dangereuse. On évite son embràsement en la remuant, et en la changeant de place quand on s'apperçoit qu'elle commence s échauffer dans l'intérieur des tas , ou en pratiquant dans ces tas des soupiraux qui se

croisent dans différens sens et à différentes hauteurs, s'il est nécessaire. Quelquefois encore on .peut parer à cet inconvénient, en re-.

couvrant la houille de gazon, d'herbe, et ensuite de terre , de manière à intercepter

toute communication avec l'atmosphère. Ce qu'on vient d'exposer ,. doit faire sentir ,qu'il est imprudent de laisser , dans l'intérieur de la mine, certaines houilles, lorsqu'elles sont détachées de la veine.

( 29 ) En avertissant les entrepreneurs et

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recteurs des houtillières , de prendre les plus grandes précautions pour prévenir les incendies dans l'intérieur des mines , la conférence ne peut guère leur indiquer que les moyens généraux d'éteindre ceux qui ont lieu ou qui pourront se manifester par la suite, parce que ces moyens sont subordonnés à une infinité

de circonstances locales ou autres. Les va-

Variété des

riétés de ces accidens peuvent cependant se circonstances.

réduire aux suivans. 10. L'incendie est circonscrit, dans un petit espace, ou il a acquis beaucoup d'extension.

2o Les travaux qui l'avoisinent ont une

communication avec lui

,

ou ils n'en ont

pas ; l'espace qu'ils occupent est considérable ou borné. 3.. L'incendie a lieu dans une couche ré-; gulière mince, ou dans un amas informe de houille. 40. Cet incendie est dû aux substances sulfureuses et vitrioliques qui avoisinent ou sont

mélées avec la houille, où au contact d'une matière embràsée étrangère.

Ces diverses circonstances peuvent être combinées et modifiées de différentes manières , et faire varier les moyens d'y remédier.

Avant d'entrer dans de plus grands détails, moyens nous. dirons en général que lorsque le feu ,né'x'étheini"

se manifeste dans une veine ou masse de -re esses,en h"houille, dont les communications avec l' atsnosphère ne sont qu'en très-petit nombre, i-Ssutfit de les intercepter tout-à-fait en les