Annales des Mines (1874, série 7, volume 5) [Image 284]

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mots. A sa sortie de l'École d'application des mines, qui se à Liége. De 1815 se tenait alors à Moutiers, il fut envoyé à 1825, sauf une année passée- à -Vicdessos, il résida à Saint-Étienne, où il remplit à la fois les fonctions d'ingénieur ordinaire et de professeur à l'École des mineurs. Le reste de sa vie s'écoula à "Clermont-Ferrand, où il: fut

nommé ingénieur en chef en 1854, ingénieur en chef directeur en 1847, mis à la retraite en 1848. En ces diffégrande part aux rents postes, il eut lieu de prendre une importantes décisions administratives qui, par l'établisse-

mines dans ment des concessions, ont réglé la propriété des

les bassins houillers du centre de la France, notamment disdans ceux de Saint-Étienne et de Brassac, et dans le trict métallurgique de Pontgibaud. Dès l'âge de vingt-sept ans, Burdin se lit connaître aux savants par un très-remarquable mémoire qui fut imprimé dans le Journal des mines de 1815, sous le titre de Con-

sidérations générales sur les machines en mouvement. Là se trouve exposé pour la première fois, d'une manière générale et claire, le principe qui est devenu la base de toute théorie 'des 'machines, à savoir que la demi-:somme des

forces vives acquises ou perdues pendant une période 'quelconque du mouvement est égale à la différence positive ou négative de l'effet moteur et de l'effet résistant dans (nous disons aujourd'hui le travail), en comprenant telles que le frotce dernier l'effet des résistances passives tement. Pour arriver à ce beau résultat, l'auteur n'a eu l'on qu'a reprendre la démonstration du théorème que

enseignait sous le nom de principe général de la conservation des forces vives, en y introduisant la distinction des faisant resefforts moteurs et des efforts résistants et en sortir le rôle capital de la quantité que nous appelons le travail. Avoir saisi l'importance de cette notion et de cette notivelle forme donnée à l'équation des forces vives a été la marque d'un esprit véritablement scientifique et péné-

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trant. Burdin déduit du principe qu'il établit que tout constructeur de machines doit se proposer comme objet essentiel d'annuler autant que possible les forces vives emportées hors des organes par les masses en mouvement, que le maximum d'effet utile qu'on puisse espérer a pour expression l'effet moteur, y compris la demi-somme des forces vives déjà possédées par les masses introduites dans l'appareil. Il montre aussi que les chocs, les compressions entraînent des pertes d'effet qu'il faut éviter, et comment ces pertes se doivent calculer. Burdin ne voulait pas se tenir dans le domaine des abstractions générales, ruais se préoccupait surtout d'appliquer les lois de la mécanique et de la physique au perfectionnement

des machines qu'emploie l'industrie ou à la création de machines nouvelles plus économiques.

Ses méditations se portèrent d'abord de préférence sur les roues hydrauliques où l'eau agit par sa réaction contre des palettes ou des canaux mobiles. En 1824 il présente à l'Académie des sciences un mémoire détaillé sur cette espèce de moteurs. Il y indique les règles qui doivent présider à leur construction, règles fort différentes de celles qu'on avait jusque-là suivies, qui étaient

restées tout empiriques et donnaient par suite les plus médiocres résultats. Dans les roues qu'il projette le mouvement de l'eau doit être rationnellement et rigoureusement guidé ; il les compose d'une série de canaux ou couloirs,

enfermés dans un espace annulaire entre deux surfaces cylindriques ou coniques, et les alimente par une série d'injecteurs fixes. Il apprend à déterminer, au moyen d'un calcul très-simple, pour Une hauteur de chute, pour un diamètre et pour une vitesse de rotation donnés, l'angle d'incidence

sous lequel il faut lancer l'eau motrice et l'angle que les premiers éléments des canaux doivent faire avec la base supérieure de la roue, l'angle des derniers éléments avec la base inférieure étant d'ailleurs toujours nul ou très TOME V, 1874.

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