Annales des Mines (1873, série 7, volume 4) [Image 300]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 594 porphyre, le granite. La formation miocène est indiquée par les plantes fossiles. Les restes d'animaux appartiennent à la craie turonienne, le gault et le néocomien. Enfin il y a aussi des calcaires se rapportant à l'étage carbonifère.

Wvommo. M. L e idy (1) continue ses découvertes de vertébrés dans le terrain tertiaire de l'État de Wyoming. Les couches paraissent horizontales; ce sont des argiles plus ou moins sableuses, des grès friables et des marnes d'eau douce. On

y trouve de nombreux débris de tortues et des mammifères, parmi lesquels Palosyops paludosus, P. major, P. bumilis, Byrachius agrarius, B. eximius, Uintatherium robustum. Ce dernier était un animal tapiroïde plus grand que le rhinocéros actuel. On a découvert également un carnivore formidable, l'Uintamastix atrox, dont la dent canine dépassait en longueur celle du Machairodus. Lès mêmes couches ont fourni à M. Marsh (2) des débris d'oiseaux fossiles appartenant au genre Aletornis. D'autres oiseaux, des genres Uintornis, Catarractes, Meleagris, Grus, ont été observés dans les dépôts post-pliocènes du Wyoming, du Maine et du New-Jersey. M. Marsh (3) a décrit les reptiles remarquables du terrain éocène de la Rivière Verte, dans les Montagnes Rocheuses : ce sont des Thinosaurus, Glyptosaurus, Oreosaurus, Iguanavus, Limnosaurus. ANTILLES.

M. Cl e ve (A) a exploré les îles des Indes Occidentales. Le terrain crétacé de la Jamaïque paraît devoir être rangé sur l'horizon des calcaires à hippurites. En général, dans les îles des Indes' Occidentales, le terrain crétacé, fortement disloqué, est recouvert par des couches presque horizontales de l'étage miocène. Avant cette période, les couches crétacées formaient une chaîne dirigée de l'est à l'ouest, parallèlement à la côte nord de l'Amérique du Sud.

Des couches fossilifères éocènes se rencontrent à la Jamaïque, à la Trinité, à Saint-Barthélemy; elles paraissent correspondre au calcaire grossier parisien. Quant au terrain miocène des Antilles, il en a été souvent question dans cette Revue (5). (t) Americ. Journ., 3e série, IV, 239 Americ. Journ., 3e série, IV, 256. Americ. Journ., 3' série, IV, 293.

Americ. Journ., 3. série, IV, 234. (5) Revue de géologie, IV, 259 et VIII, 127,

GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE.

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BRÉSIL.

L'illustre professeur Louis Agassiz (1) a entrepris, comme l'on sait, un voyage d'exploration au Brésil, et M. Ch. Fréd. Hart t, l'un de ses élèves et de ses compagnons, s'est chargé de faire connaître la géologie ainsi que la géographie physique de ce vaste empire.

Il distingue d'abord le terrain de gneiss sous le nom d'éozoïque,

nom qui est d'ailleurs bien mal choisi, car la plupart des géologues n'admettent pas l'existence de l'éozoon. Quoi qu'il en soit, M. Hart t établit deux groupes dans le terrain de gneiss, ainsi que M. Pi ss is l'avait déjà proposé. Le groupe inférieur se compose: 10 de gneiss porphyrique ;

dé gneiss à, grain fin, très-riche en mica

et contenant beaucoup de grenats ; 3° de gneiss à grain fin, pauvre en mica et sans grenats ; quelques lits de quartzite y sont intercalés. Le groupe supérieur présente encore un gneiss, accompagné de lits nombreux et puissants de quartzite ; il est traversé par une grande quantité de filons.

D'après MM. Élie de Beaumont et A. d'Or big ny, le gneiss de la Serra do Mar appartient aux roches stratifiées les plus anciennes du globe, et son soulèvement a précédé les systèmes de montagnes décrits jusqu'à présent ,en Europe; en tout cas, c'est certainement la roche la plus ancienne du plateau brésilien. Son axe de soulèvement est d'ailleurs celui des montagnes Laurentides dans l'Amérique du Nord. Les montagnes du Venezuela et de la Guyane présentent aussi le même gneiss qui, de plus, est soulevé suivant la même direction. Contrairement à l'opinion admise jusqu'à présent, M. Hartt pense que, dans la région aurifère de Minas Geraes, il convient de regarder comme silurien le schiste argileux et talqueux, l'itacolumite , l'itabirite ainsi que les autres roches métamorphiques qui leur sont associées. Du reste, les roches métamorphiques de Minas Geraes et de Bahia pourraient appartenir en partie au terrain dévonien ; peutêtre en est-il de même pour les schistes, conglomérats et grès avec plantes fossiles qui ont été trouvés sur le Rio Pardo. Il existe certainement, au sud du Tropique, des bassins houillers (t) Scienhif,c resulls of a Journey in .73razil by Louis Agassiz and travelling companions, 1170.

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