Annales des Mines (1873, série 7, volume 4) [Image 167]

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M. DE VERNEUIL

lenberg, en Suède. Les trois autres étaient plus anciennement connues.

Ces dix espèces nouvelles étaient celles dont nous venons de signaler l'existence dans la collection Brongniart. Les savants peuvent étudier ces types originaux dans la collection paléontologique de la Sorbonne, à laquelle M. Adolphe Brongniart a généreusement donné toute la série de fossiles

de son père.

Voilà tout ce "qui nous semble nécessaire pour bien fixer le point de départ de la paléontologie des terrains, à Paris et en France.

Par contraste, il existe aujourd'hui à Paris une vaste collection qu'on pourrait nommer un musée paléozoïque,

occupant six à sept cents tiroirs et présentant le plus grand nombre des formes connues dans toutes lès centrées explorées sur les deux continents. Les espèces qui ne s'y trouvent pas sont presque exclusivement celles dont il n'existe que des spécimens uniques ou très-rares, disséininés dans diverses localités et très-difficiles à acquérir. Cette collection, qu'on pourrait nommer universelle, est celle qui a été rassemblée à grands frais par M. de Verneuil; c'est celle qu'il a de tout temps destinée et finalement léguée à l'École des mines, où elle vient d'être transportée. Elle y est placée dans un local particulier, où elle doit être maintenue dans son ensemble,. suivant les intentions bien motivées du testateur. 11 n'a été distrait de cette collection que quelques ossements de vertébrés des âges géologiques les plus récents, destinés au Jardin des plantes, et la série des fossiles siluriens de la Bohême léguée à la Sorbonne, parce que l'École des mines était déjà pourvue directement d'une série semblable. Il y a cinquante ans, et même durant une bonne partie de ce demi-siècle, tout savant qui jetait un coup d'oeil sur la collection paléozoïque, de Brongniart, en la comparant

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ET SA COLLECTION PALE:ONTOLOGIQUE.

aux collections des terrains tertiaires et même des terrains secondaires du. grand bassin de Paris, pouvait penser et aussi enseigner légitimement que les faunes primitives devaient être relativement très-pauvres en représentants de la vie animale.

Aujourd'hui, après avoir consacré plusieurs heures à jeter un seul coup d'oeil rapide sur chacun des tiroirs de M. de Verneuil, tout savant est forcé de reconnaître d'abord que l'étonnante variété des êtres qui ont existé durant l'ensemble des âges paléozoïques dépasse notablement le nombre des formes connues dans les faunes tertiaires, et, à plus

forte raison, celui des faunes secondaires. Il est aussi entraîné à concevoir que les trois faunes primitives, c'est-àdire les trois faunes siluriennes, primordiale, seconde et troisièMe, pourraient presque soutenir à elles seules une confrontation numérique de leurs espèces avec celles que les mêmes terrains tertiaires nous ont livrées jusqu'à ce jour. C'est un des plus grands enseignements acquis par les recherches paléozoïques relativement à.l'histoire de la vie animale sur le globe. Il faudrait s'étendre .beaucoup pour en faire ressortir toute l'importance, surtout à l'époque où nous écrivons. Nous nous bornons à faire remarquer que

M. de Verneuil a été l'un de ceux qui ont le plus contribué à cette conquête de la science, dont les plus beaux fruits restent encore à recueillir.

Le contraste que nous exposons entre la collection Brongniart et la collection de Verneuil, pour donner une mesure des progrès de la paléontologie, en ce qui concerne particulièrement les faunes paléozoïques, mérite surtout d'être remarqué, parce que cette mesure s'applique également à tous les pays. Il y a seulement deux observations importantes à ajouter. D'abord, si quelques pays ont possédé, vers )822, une collection paléozoïque rudimentaire et comparable à la TOME W, 1873.

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