Annales des Mines (1873, série 7, volume 4) [Image 38]

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MÉTHODES D'EXPLOITATION DES COUCHES PUISSANTES

Si ces circonstances se présentent, on fera bien de l'adopter; sinon il vaudra mieux (sauf dans le cas de la Balance) ne point avoir recours à la méthode par rabatage. Quant aux remblais, se servir toujours des mêmes et les faire descendre avec soi, comme à la Mure, ne peut être qu'un artifice exceptionnel ; dans presque tous les cas, en France, il faut les faire venir du dehors, pour éviter la dépréciation de la surface, l'affluence des eaux, etc. CHAPITRE III. MÉTHODE PAR TRANCHES INCLINÉES.

Gé.néralités.

Description générale.

Les caractères de la méthode

sont les suivants La couche est divisée par des plans horizontaux en étages, que l'on prend généralement en descendant ; Chaque étage est subdivisé, par des plans parallèles à la

stratification, en tranches de 2' à 2',50 de hauteur, que l'on prend généralement en montant du mur au toit ; s'élève pour chaque tranche sur les remblais de la précédente ;

Le charbon est enlevé par une galerie de roulage placée au bas de l'étage ; le remblai vient de la partie supérieure, il est versé par le haut de chaque tranche dans les vides qu'y a produits l'exploitation. Du reste, le dépilage de chaque tranche est mené comme celui d'une couche isolée de même épaisseur. Ainsi l'on pren-

dra, suivant les cas, les fronts de taille parallèles, soit à la direction, soit à la ligne de plus grande pente. Seulement il faut un remblayage complet de tous les vides, sauf peutêtre dans la dernière tranche.

DE HOUILLE EN FRANCE.

Conditions que doit remplir la couche.

Cette méthode ne s'applique pas bien aux couches trop inclinées. En effet,

chaque tranche constituerait alors une couche mince se rapprochant de la verticale, et l'on sait que ce cas est difficile à traiter. En outre, quand, une fois une tranche prise et remblayée, on viendrait prendre la suivante, on aurait comme paroi des remblais fortement inclinés qu'il faudrait

maintenir en place à force de boisages, s'ils tendaient à .glisser sur le plan de leur mur. On ne pourra donc point pratiquement exploiter par tranches inclinées une couche dont la pente dépasse celle du talus d'éboulement des remblais,

soit 45° au plus, ou plutôt 400. Da reste, ces fortes inclinaisons sont celles qui se prêtent le mieux à l'emploi de la méthode par tranches horizontales. La puissance de la couche ne doit pas non plus être trop

grande. En effet, quelque bons que soient les remblais, -quelque soin qu'on apporte à- leur mise en place, ils se tassent toujours plus ou moins, de 4o à 5o p. 100 en moyenne. Ce tassement entraîne des affaissements et des fissurations dans la couronne. Cet effet se répète, au dépilage de chaque

tranche, pour tout le charbon qui reste au-dessus. Aussi, quand on a pris cinq ou six tranches, on trouve la couronne

tellement brisée qu'il n'y aurait pas moyen, en pratique, d'aller bien plus loin. Si l'épaisseur de la couche exige un plus grand nombre de tranches, il faut prendre une autre méthode (c'est ce qui est arrivé à la Béraudière, voir aux exemples de la méthode par tranches horizontales, p. I o5).

La puissance est limitée par là à 15 ou 2 o". Cette limite dépend évidemment de la couronne ; au lieu de six ou sept tranches, comme dans le cas des charbons solides, on ne pourrait plus en prendre que deux ou trois si le charbon était trop friable. Dans les couches très-sujettes aux incendies, les affaissements de la couronne sont ce qu'on doit le plus craindre. C'est là surtout qu'on recule devant un trop grand nombre