Explication de la carte géologique du département du Tarn par M. de Boucheporn, ingénieur des mines.- Paris : Imprimerie nationale, 1848. 114 p., 22 cm. [Image 73]

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— 13 — ne s'étendent pas au delà ; ils sont formés du granit même qui compose la masse de la montagne, et il y aurait tout au plus à expliquer comment ils se répandent sur quelques parties schisteuses de ses pentes ou de son sommet, ce qui peut facilement se faire soit par une ramification originaire du granit à travers ces schistes, soit même parce qu'il se renversait légèrement sur eux en certains points . La conclusion est donc pour ainsi dire évidente quant au mode général de formation des blocs : ils proviennent de la décomposition de la roche en place . C'est, au reste, ce que l ' on ne peut s'empêcher de reconnaître en voyant un assez grand nombre d'entre eux encore entourés (lu sable granitique qui s'est détaché de leur contour, et portant sur leur surface la trace de la décomposition par couches concentriques qui les a grossièrement arrondis . Relativement aux entassements de blocs, voici ce que l 'on peut dire encore . Sur les pentes, où la décomposition superficielle a dû s 'exercer à la fois par le sommet (lu plateau et sur toute la hauteur verticale où le granit se trouvait à nu, cette double action a dû diviser la masse en blocs ou saillies irrégulières, qui, venant à manquer de soutien par l'érosion même et l'enlèvement des sables, se seront écroulés et entassés l'un sur l 'autre, et auront pu prendre ainsi les formes les plus bizarres d' accumulation et d'équilibre. Mais, s'il s'agit de définir maintenant l'instrument et le mode de cette décomposition (lu granit à sa surface au contact de l'atmosphère, et de dire aussi pourquoi telle espèce de roche ou telle localité prête mieux que d'autres à cette lente altération, la question devient plus difficile et d'un autre ordre : elle est du ressort de la chimie, qui ne l'a pas encore résolue complètement . On sait seulement que la décomposition réside surtout dans le feldspath , et ce qu'il y a (le plus généralement admis, c'est que le silicate de potasse qu ' il renferme cède son alcali aux acides carbonique et nitrique contenus dans l'eau de pluie, qui entraîne par suite la silice en dissolution .