Annales des Mines (1873, série 7, volume 3) [Image 37]

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NOTES GÉOLOGIQUES SUR LE CHILI.

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NOTES GÉOLOGIQUES SUR LE CHILI.

6.845 mètres) et des pitons volcaniques nombreux jalonnent la crête de cette chaîne puissante, qu'on nomme la Cordilière des .Andes, et qui figure au second rang parmi les chaînes les plus élevées du globe.

rige, ainsi que M. Pissis, notre compatriote, auquel nous avons dû de précieux renseignements. Les deux noms que nous venons de citer ne sont point. inconnus des lecteurs des Annales. M. Domeyko y a publié de nombreux travaux sur la minéralogie et la géologie du Chili. M. -Pissis, chargé, il y a une vingtaine d'années, par le gouvernement chilien de dresser une -caFt'e'Lgéodesique

Entre ces deux cordilières, soudées en certains points par quelques chaînons transversaux, s'étend une plaine étroite et allongée formant en quelque sorte le prolongement du bras de mer qui sépare du continent les îles Chiloé. Cette longue plaine, interrompue par les chaînons transversaux, constitue dans le sud la partie la plus fertile et la

et géologique de la république, a poursuivi et achevé presque seul cet immense travail qui a déjà vu le jour en partie, et il en a exposé ici même les principaux résultats

plus peuplée du territoire. Elle s'élève graduellement à

dans un remarquable mémoire (*) . Les travaux de MM. Domeyk.o et Pissis ne sont cl' aileurs pas les seuls qui aient

mesure que l'on s'avance vers le nord, et l'altitude de Santiago, qui y est située, est de 55o mètres. Dans la région

contribué à faire connaître en Europe les traits les plus importants de la géologie du Chili ; nous citerons en par-

septentrionale, la cordillère de la Côte n'est plus représentée que par des pitons discontinus ; la plaine, absolu-

ticulier les publications bien connues de MM. Gay, Darwin, Al. d'Orbigny, Bayle et. Coquand, etc., auxGrange quels nous ferons de fréquents emprunts.

ment stérile, qui la sépare de la chaîne des Andes, s'avance en certains points jusqu'à la mer et présente une pente fortement accusée vers le rivage. C'est le désert d'Atacama. Un chaînon transversal important relie, un peu au nord de

Valparaiso, les deux cordilières de la Côte et des Andes et t'Orme ainsi une séparation naturelle entre les deux parties de la plaine médiane, qui diffèrent entre elles,par leur richesse agricole et par leur climat, autant que le Sahara

§ I. - GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.

L'orographie du Chili est extrêmement simple. Elle se résume tout entière dans l'existence de deux chaînes faisant entre elles un angle de quelques degrés seulement et dirigées sensiblement du nord au sud; la moins élevée court parallèlement à la côte; elle prend naissance, au sud, à la hauteur des îles Chiloé et se termine, au nord, par une sorte d'archipel intérieur que forment des collines de terrain primitif, disséminées au milieu des sables du désert d'Atacama. C'est la Cordillère de la Côte. L'autre chaîne s'étend depuis l'extrémité de l'archipel de la Terre de Feu et va se souder au nord avec les hautes -montagnes de la Bolivie. Des sommets (dont le plus élevé, l'Aconcagua , atteint

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diffère de la Normandie. Le climat de cette longue bande de terre, qui s'étend du 55' degré de latitude jusqu'au tropique du Capricorne, présente en effet des particularités bien curieuses. Dans le détroit de Magellan, on rencontre un climat à la fois très-tempéré et très-humide.

A Port-Famine, au milieu du détroit, l'expédition anglaise du Beagle, sous les ordres du capitaine King, a observé une température moyenne de 50,25. La température moyenne de l'hiver, c'est-à-dire des mois de juillet et d'août,

fut de 00,60, et la moyenne des mois les plus chauds ne (*) Ann. des mines, 3' série, t. II, 1857. (**) Voyage de l'Astrolabe.

dépassa pas ion.