Annales des Mines (1872, série 7, volume 2) [Image 263]

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REVUE DE GÉOLOGIE. GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE.

pements de forme conique ou pyramidale, élevés de Go à 80 tres au-dessus des plateaux voisins, et comparables aux témoins que laissent les terrassiers pour le cubage des déblais. On y pb. serve du gypse, qui peut-être ne fait pas partie intégrante du dépk, Les seuls restes 'organisés qu'on y rencontre sont des débris mollusques terrestres ou fluviatiles. Enfin la distribution de ces dépôts est conforme aux divisions hydrographiques actuelles daes les parties basses de chaque grand bassin. Les dunes, qui du reste ne forment que la neuvième partie dela surface du désert, résultent d'un phénomène postérieur au dégât de cet immense atterrissement, mais sur la vraie nature duqueli on n'est pas encore fixé. En résumé, non-seulement il n'existe aucune trace du séjour récent de la mer sur la surface du Sahara, mais il y a lieu de croise que le grand dépôt quaternaire s'est formé sous l'influence d'us régime exceptionnel de pluies. Par suite, ce n'est pas à Pe.xistena d'une mer saharienne qu'on peut attribuer, comme on le fait sos. vent, les conditions particulières du climat de la période des gracié glaciers de la Suisse comme l'Europe, le Sahara subissait, à cetle époque, les conséquences d'un climat tout particulièrement humide ; à cet égard, la transformation a été radicale, car il y a de régions du Sahara où la pluie est un phénomène qui ne se produit guère que tous les dix ans.

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,par-dessus les roches métamorphiques, on trouve généralement, dans le nord-est du Tigré, un grès massif que M. B1 anf o rd nomme

piès diltligrat, parce qu'il est bien développé autour de cette ville importante. Son principal caractère est d'être massif et de n'offrir aucune trace de stratification. Il a une épaisseur variable qui atteint 350 mètres à Sowera. L'absence de fossiles rend sa classification très-difficile. MM. Perret et Gal i nier pensaient qu'il pouvait être tertiaire; d'un autre côté, M. Louis L artet (1) regarde Te grès rouge de Nubie comme crétacé. Le grès d'Abyssinie est pro-

bablement plus ancien, puisqu'il est recouvert par un calcaire paraissant être jurassique. De plus, on trouve à Chelga des couches contenant du combustible, et qui, d'après M. B la n fo rd, semblent

être de même âge que les couches à combustibles de Damuda dans l'Inde.

Le calcaire d Antalo, superposé au grès d'Adigrat, est de couleur grise et ressemble beaucoup au lias du sud-ouest de l'Angleterre. A Mai Dongolo leur stratification est concordante. Les fossiles sont nombreux dans le calcaire et ont été déterminés avec le concours de MM. S to 1 ic z k a et Eth cri dge ; ce sont en particulier des hémicidaris, des huîtres, des peignes, des modioles, des pholadomyes, des ceromyes, des trigonies : ils présentent bien des espèces nouvelles, mais, dans son ensemble, cette faune offre une grande ressemblance avec celle du jurassique moyen. Des nappes de trapp sont intercalées dans le calcaire d'Antalo et paraissent provenir d'éruptions sous-marines, contemporaines de son dépôt ; il est remarquable que les premières grandes éruptions de trapps dent on connaisse l'âge dans l'Inde appartiennent aussi à

ABYSSINIE.

Malgré les difficultés que présente l'exploration de l'Abyssine quelques hardis voyageurs ont déjà fourn,i des notions sur la gislogie de cette contrée; parmi eux nous citerons particulièremeni

l'époque jurassique.

MM. d'Abbadie, W. Schimper, Ferret etGalinier. PlusrIi-

cemment l'Abyssinie a été bien explorée par M. W. T. Blan fo r du Geological Survey de l'Inde, qui a fait avec l'armée anglaise le, campagne contre le roi Théodoros. Les roches métamorphiques abondent dans le plateau nord l'Abyssinie, et plus au sud, notamment aux environs d'Antalo. consistent surtout en gneiss ayant un grain fin. Dans le Bogos é dans l'Ilabab, ce gneiss devient quelquefois granitoïde; il est d'ail leurs accompagné de schistes cristallins et en particulier de saisi tes amphiboliques, ainsi que de micaschistes.

Deux groupes de trapps sont distingués par M. B la n f or d. Le premier, celui d'Ashangi, est essentiellement doléritique; il est composé de basalte, généralement amygdalohle et contenant de l'agate, des zéolites, ainsi que de la terre verte. Par son caractère minéralogique, il ressemble beaucoup au trapp de l'Inde Occidentale. On y trouve aussi des cendres ou des tufs volcaniques, ainsi que des brèches ; quelquefois encore il présente des nappes scoriacées.

Le deuxième groupe, celui de Magdala, est le plus récent et se. distingue du premier par une intercalation fréquente de nappes épaisses de trachyte. Dans certains cas, ce dernier est bréchifonne

(i) Observations on the geology of illyssinia, 1070. (1) Revue de géologie, YIII,

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