Annales des Mines (1872, série 7, volume 2) [Image 245]

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TERRAINS.

REVUE DE GÉOLOGIE.

comprend des grès et poudingues à clypéastres, avec Amphiope, Schizobrissus cruciatus et des polypiers, puis des marnes à spone,laires très-abondants. L'étage helvélien, qui vient ensuite et qui repose sur le précédent en discordance, est formé de marnes, d'argiles et de grès, de calcaires à nummulines, amphistégines, bryozoaires, clypéastres et mélobésies, de marnes bleues et enfin de grès à Ostrea crassissima, correspondant exactement aux faluns de la Touraine et à la mollasse de Béziers. Le troisième étage, ou sahélien (de sahel, littoral), correspond au tortonien et au plaisancien des géologues italiens : il ést formé de couches marneuses ou marno-sableuses, passant vers le haut à des mollasses : on y trouve les Ostrea cochlear, Ceratotrochus duodecimcostatus, des clypéastres, des spatangues et de nombreuses globigérines. Le caractère essentiel de cet étage est d'être confiné à la région du littoral, et de ne faire aucuntment partie du massif de l'Atlas.

Le terrain pliocène astien constitue, dans la province d'Oran, les plateaux de Mostaganem, les environs de Relizane, de Pérégaux, d'Arzew, de Msila et du cap Figalo. Il est fortement déni-

Étage pliocène.

points où le till s'observe seraient devenus les affleurements littoraux des glaciers. Or si l'on remarque que le boulder-clay existe en certains points à boo mètres au-dessus du niveau actuel de la

IRLANDE.M. More h (s) a donné une liste détaillée des espèces trouvées dans le crag d'Islande : ces espèces sont au nombre de 61 et se rencontrent sur la côte septentrionale, à Hallbjarnastadir. Les unes sont déjà connues dans le crag ancien de l'Angleterre et de la Belgique : plusieurs vivent encore dans les régions arctiques, mais sont à l'état fossile dans le crag anglais.

La température, à l'époque du dépôt du crag

paraît

avoir été beaucoup plus douce sur la côte nord de cette île qu'elle ne l'est aujourd'hui. L'auteur attribue ce changement à une élévation générale du terrain, par suite de laquelle le grand courant équatorial aurait cessé d'arriver librement dans ces parages. D'après M. P o in el (o), le terrain astien des géoloALa.RIE. gues italiens est représenté en Algérie par des couches de grès et sables ayant la plus grande analogie avec les sables de l'Astésan ; la puissance de ce terrain atteint rarement 50 mètres. Il commence

par un grès très-coquillier à Ostrea hippopus, Pecten maximus, Pectunculus pilosus, avec des débris d'une grande baleine : audessus viennent des sables à Hélix. (il. lactea, H. pyramidata?. (i) Geel. Mag., VIII, 391. (2) Le Saluera. Alger, 1172.

velé et a même été considérablement relevé en beaucoup de points. Ce terrain ne pénètre pas dans la région de l'Atlas, et M. Po m el est porté à regarder comme miocène le prétendu pliocène de Constantine. TERRAIN QUATERNAIRE.

Pour M. James G ei e (1) le Boulder-clay ou Till ÉCOSSE. de l'Écosse est un dépôt formé, comme l'avait dit Agassiz, sous une immense mer de glace. D'abord la théorie des glaces flottantes ne rend nullement compte des conditions de dépôt du boulder-

clay, et elle ne peut guère s'appliquer qu'aux graviers avec blocs erratiques, qui appartiennent à une époque plus récente. Quant à supposer que la mer a dû jouer un rôle dans le dépôt du boulder-clay, il faudrait admettre que le sol de l'Écosse eût été, à cette époque, considérablement déprimé, de telle sorte que les

mer, on sera conduit à imaginer un enfoncement du sol tel que très-peu de points auraient pu rester émergés et que la portion du continent demeurée au-dessus des eaux eût été tout à fait impropre à porter de grands glaciers. M. G el kie ne voit donc pas de difficulté à supposer que le boulder-clay s'est formé, au fond des masses mouvantes de glace, aux dépens des roches encaissantes : il admet d'ailleurs que ce dépôt a plus au moins pris part au mouvement de la glace superposée et qu'il a été, presque partout, fortement comprimé, poussé en avant et remanié par elle. Des intercalations de sable et de graviers s'observent quelquefois dans le boulder-clay et il paraît assez difficile d'expliquer leur présence ; cependant M. Geikie remarque que c'est surtout dans les vallées qu'on les observe et qu'elles ont très-bien pu se former, à la manière des alluvions, dans les vallées secondaires où le glacier principal ne faisait pas sentir son action, passant simplement par-dessus la vallée tributaire sans enlever les dépôts qu'elle pouvait déjà contenir. A ce sujet, M. Gei k le rappelle que plusieurs (0 Geel. May., VIII, 595; IX, 23.

TOME II,

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