Annales des Mines (1872, série 7, volume 2) [Image 238]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 466 trouées, M. Zittel maintient qu'elles ne peuvent pas toutes appartenir à la craie, puisque M. Neumayr a trouvé, en Transylvanie, la Terebratula janitor au milieu des couches à A. tenuilobatus. Enfin M. Zi ttel ne saurait admettre que les espèces jurassiques

rencontrées dans les Carpathe,s puissent être des espèces antérieures au terrain qui les contient et remaniées par lui, comme le croit M. Il é b er t. Il serait étrange, en effet, que ce remaniement, si rare en géologie, se fût opéré sur toute la ligne des Carpathes, des Alpes, et des Apennins (où M. G em m ellaro signale l'A. iphicerus dans le tithonique de la Sicile) et plus étrange encore que les espèces remaniées appartinssent uniformément aux couches à A. tenuilobatus. M. Zit tel ne voit pas d'inconvénient à ce que les mots kimmé-

ridien et portlanclien soient appliqués dans la région des Alpes, pourvu que ce soit avec certitude. Jusqu'à ce que les équivalences aient été bien précisées, il lui paraît convenable de conserver la dénomination de tithonique. M. Tombeck (1) est arrivé, relativement à la couche à Ammonites tenuilobatus, à la même conclusion que M. Zit tel. Il se fonde

sur ce fait que l'A. tenuilobatus se rencontre toujours au-dessus de l'A. marantianus : or cette dernière espèce est incontestablement corallienne dans la vallée de la Marne; l'autre appartient donc, soit au calcaire à astartes, soit aux couches immédiatement inférieures. M. P ér on (2) a observé, dans le sud de la province ALGÉRIE. de Constantine, la présence constante des calcaires à Terebratula janitor au-dessus des couches oxfordiennes et au-dessous des marnes néocomiennes à Belemnites latus. La faune des couches à Terebratula janitor est celle des calcaires de Bernas, tandis qu'elle n'a rien de commun avec celle des couches séquaniennes voisines Cidaris glandifera. M. P é ro n en conclut donc qu'en Afrique, l'étage tithonique ou à Terebratula janitor appartient, comme le croit M. Hébert pour la Porte-de-France, à l'étage néocomien, et que dans cette contrée comme à Grenoble, il y a une lacune entre le néocomien et l'oxfordien. Cependant M. Pero n reconnaît qu'entre l'oxfordien et les couches à T. janitor, il existe un système de couches sans fossiles : ce système, selon M. Bay an (3), pourrait parfaitement représenter (I) Bull. Soc. géol , XXIX, os. Bull. Soc. géol., XXIX, 180. Bull. Soc. géol. XXIX, 200.

TERRAINS.

467 tout au moins le séquanien, et il n'y aurait aucun argument à tirer de son défaut d'identité avec les gisements du Cidaris glandifera, car ces derniers ont le caractère de récifs et ne sont pas des dépôts pélagiques.

De plus, M. Ba yan croit que la probabilité, déjà faible à Grenoble, d'une lacune' aussi étendue entre des formations si concor-

dantes qu'il semble y avoir passage de l'une à l'autre, diminue beaucoup à mesure que le nombre des gisements semblables à celui de Grenoble s'accroît. Or, aujourd'hui, l'existence des couches à T. janitor entre la zone à A. transversarius et l'étage des bélemnites plates, est un fait si général qu'on peut le regarder comme caractérisant le facies normal de la jonction du terrain crétacé et du terrain jurassique. TERRAIN CRÉTACÉ INFÉRIEUR. FOLKESTONE. En Angleterre, M. Carr u t h ers (o) a étudié des fruits de conifères fossiles provenant du gault de Folkestone : le premier appartient à un pin, Pinites hexagonus ; le second est un

cône de Sequoia, Sequoiites ovalis. Les restes de Sequoia n'ont pas

encore été rencontrés dans les dépôts antérieurs au gault : et il

est remarquable que la première fois que cette famille fait son apparition, ce soit en compagnie du même groupe de pins qui fleurit maintenant à ses côtés dans le Nouveau-Monde. GARD. En France, M. de R ou v il le (o) s'est chargé de la publication de divers travaux inédits d'É m il ien D um as, et notamment de ceux qui se rapportent aux terrains crétacés du Gard. Dans d'E m. Du mas, le terrain néocomien, comprenant l'étage inférieur (Valanginien), l'étage des bélemnites plates, celui du calcaire à céphalopodes et à spatangoïdes, enfin celui des calcaires à Requienia, est nettement séparé de l'étage aptien, qui le recouvre

le plus souvent en discordance et qui se relie intimement au groupe du grès vert.

Dans la partie inférieure de ce dernier groupe, Em. Dumas distingue les marnes à plicatules (Aptien), le gault inférieur à Orbitolina lenticulata et le gault proprement dit (Albien). (o) Geol. Mag., VIII, 540. (2) Bull. Soc. géol., XXIX, Ils.