Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 227]

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vers le nord est nommée San-Nicolas ; la seconde San-Francisco, et la troisième, celle qui est le plus au sud, porte les deux noms de

hauteur et présentent entre elles des intervalles de 5',5o qui constituent les réserves. On abat le toit de ces galeries, et lorsqu'elles sont à une hauteur convenable, on bâtit sur toute leur largeur une voûte en briques dont les naissances reposent, l'une surie mur,

San- Dit go et de San-Peclro.'

Les deux couches du nord sont parallèles; leur inclinaison, dirigée vers le nord, n'est jamais supérieur à 75 ou 80 degrés: elles deviennent parfois verticales. Elles sont séparées par une masse de quartzite de quelques mètres seulement de puissance, et encaissées complétement dans les quartzites. Leur épaisseur moyenne est de 5 mètres; elles se réunissent vers l'ouest en une seule masse très-riche en cinabre de fit mètres de puissance. Leur ensemble forme une courbe dont la convexité est tournée vers le nord. La couche du sud est la plus riche et la plus régulière des trois;

sa puissance moyenne es t de 6 mètres et demi; elle est encaissée dans les schistes. L'exploitation de ces couches se fait par étages de 25 mètres environ de hauteur. L'enlèvement du minerai contenu dans un étage comprend trois périodes: 10 Travaux préparatoires ayant pour objet l'enlèvement d'une partie seulement de l'épaisseur de la couche, mais sur toute l'étendue de l'étage ; 20 Abatage du minerai sur toute l'épaisseur restante de la couche, mais sur une partie seulement de son étendue; ce qui reste continue les réserves; 5° Enfin, enlèvement des réserves. 10 Supposons que l'on soit au niveau supérieur d'un étage quelconque; vers le centre du massif à exploiter et au milieu de l'épaisseur de la couche, on fonce, suivant l'inclinaison, un puits

rectangulaire de 5 à 3,50 de longueur dans le sens de la direction du gîte sur 2 mètres seulement dans le sens de l'épaisseur ; ce puits est foncé jusqu'au niveau inférieur de l'étage; mais dès qu'il est à io ou 12 mètres de profondeur, on fait partir des deux côtés et dans le plan de la couche des tailles en gradins droits ou renversées ; les parois de l'excavation ainsi produite sont distantes de e mètres elles sont soutenues par des rondins de chêne de 15 à 3o centimètres de diamètre, et distants l'un de l'autre de s mètre dans le sens horizontal et de 1 à 10,25 dans le sens vertical. Dans cette première période, on enlève le minerai sur toute l'étendue de la couche, mais seulement sur e mètres d'épaisseur. 2° Au fur et à mesure que les gradins avancent, on pousse des galeries transversales de chaque côté de l'excavation, en commençant par le bas de l'étage: ces galeries sont arrêtées au toit et au mur de la couche; elles ont 3',5o de largeur sur 2 mètres de

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l'autre sur le toit de la couche. L'intrados est un arc de cercle dont la corde est perpendiculaire à l'inclinaison du gîte; la flèche de cet arc est de om,o1 pour chaque mètre d'ouverture ; l'épaisseur de la voûte est de om,84. Cette voûte est immédiatement chargée d'un massif en maçonnerie de moellons et mortier de chaux ;

les ouvriers montent sur ce massif pour continuer à abattre le minerai sur toute l'épaisseur de la couche, mais seulement dans la tranche verticale correspondante à la voûte, et ajoutent de la maçonnerie, au fur et à mesure qu'ils s'élèvent, jusqu'à une hauteur de io à 12 mètres. On construit alors une nouvelle voûte que l'on charge d'un nouveau massif, et l'on continue ainsi jusqu'au niveau supérieur de l'étage. De cette façon, le poids des grandes colonnes de maçonnerie de

remplissage est divisé en tronçons et reporté par parties sur le toit et surie mur de la couche par l'intermédiaire des voûtes successives.

Ces voûtes forment quelquefois le ciel des galeries principales qui séparent les étages ; quelquefois aussi ces galeries traversent les massifs de maçonnerie.

Dans l'exploitation des deux couches du nord (San-Francisco et San-Nicolas), il arrive fréquemment, à cause dp la faible puissance de la roche qui les sépare, que les voûtes sont jetées, à tra-

vers le système formé par les deux couches, du mur de SanFrancisco au toit de Son-Nicolas; leur ouverture atteint alors 22 mètres. 30 L'abatage des réserves n'a commence à Almaden que dans ces

dernières années; on les conservait soigneusement et à grands frais de boisage pour être en mesure de parer à plusieurs années de stérilité de la mine. On les enlève d'étage en étage, en commençant par l'étage supérieur. Le travail se fait pour un massif en com-

mençant par le bas et en montant; lorsque la roche encaissante est très-solide, on ne remplit pas le vide par le minerai ; dans le cas contraire, on élève des massifs de maçonnerie en montant, comme dans la seconde période. Comme on le voit par ce qui précède, la méthode d'exploitation suivie à Almaden est très-dispendieuse; mais elle permet l'enlève-

ment complet du minerai. Or, la teneur moyenne de ce minerai est de 8 p. 100; la densité est environ 5 ; un mètre cube en place