Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 201]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

390

TRAVAUX DE M. L. E. RIVOT.

TRAVAUX DE M. L. E. RIVOT.

591

de sa vie, qui devait, comme celle de son prédécesseur, être si courte. NOTICE SUR LES TRAVAUX DE M. L. E. P,IVOT, Ingénieur en chef des mines.

M. Rivot (Louis-Édouard), né à Paris, le 12 octobre 1820, fit ses études au collége Louis-le-Grand et, après avoir passé une année à l'École centrale des arts et manufactures, fut admis le 46', en 184o, à l'École polytechnique. Dès le pre-

mier classement trimestriel, il obtint le n° s de sa promotion, le céda une seule fois à l'un de ses camarades, pour le reprendre immédiatement et le conserver jusqu'à la sortie. Ce succès lui mérita le prix de madame la marquise de Laplace, qu'il reçut à la séance de l'Académie des sciences du 26 février 1844. Il se maintint également au premier rang à l'École des mines, et le ministre des travaux publics lui adressa un témoignage de contentement pour les brillants examens qu'il soutint avant d'être nommé aspirant-ingénieur des mines. Presque aussitôt après et sans quitter l'École des mines, M. Rivot fut désigné pour y professer un cours de chimie élémentaire. Dans cette position, il montra, malgré sa jeunesse, que la confiance de ses chefs était parfaitement placée. Il eut bientôt la mission de réorganiser, sous la direction de M. Dufrénoy, alors placé à la tête de l'École, un bureau d'essais où l'industrie, l'agriculture et le commerce eurent désormais toute facilité pour faire analyser gratuitement les substances dont ils ont besoin de connaître la composition. En 185ï, à l'âge de 32 ans, il succéda, dans la chaire de chimie, à M. Ebelmen, que la mort venait d'enlever brusquement à la science, et il conserva ce cours pendant le reste

Chargé d'initier les élèves de l'École des mines aux manipulations, il se trouvait en contact journalier avec eux. Le professeur ne tardait pas à devenir presque toujours un ami, et les relations, ainsi commencées au laboratoire, se continuaient alors même que les élèves avaient cessé de fréquenter l'École. Le maître les guidait encore dans les commencements de leur carrière, après avoir souvent contribué à leur faire obtenir une position honorable, et ses avis, qu'il ne refusait à aucun, étaient reçus avec respect et reconnaissance. Malgré des dehors qui pouvaient paraître sévères, M. Rivot se montrait dans l'intimité plein d'enjouement et d'abandon, et les élèves qui ont eu la bonne fortune de l'accompagner dans quelques-uns de ses voyages aiment à se rappeler sa gaîté. Sa loyauté inspirait, dès l'abord, l'affection et la plus entière sympathie aux personnes avec lesquelles il était en rapport. Aussi le laboratoire qu'il occupait à l'École devint promptement un centre, où se plaisaient à se réunir les anciens élèves, amenés par leurs affaires à Paris,

que la reconnaissance attirait près de lui. Conservant le souvenir de l'influence que le professeur avait acquise sur eux, ils s'empressaient, avant d'entreprendre un travail exceptionnel, de le consulter, assurés de ne pas recourir en vain à son expérience. Ces élèves n'étaient point, d'ailleurs, les seuls qui lui demandaient des conseils, et le nombre est grand des industriels qu'il a aidés dans le cours de sa carrière. Le temps que M. Rivot ne consacrait pas aux soins du professorat, il l'employait assidûment à approfondir ses connaissances et à rédiger des mémoires scientifiques. Ces mémoires, dont plusieurs sont devenus classiques, ont, chaque année, on peut le dire, marqué les diverses époques de son existence. Ils contiennent une analyse des observations recueillies dans de nomb.euses visites aux principaux