Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 94]

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EXTRAITS DE CHIMIE.

On voit par les chiffres qui précèdent, que la chaleur de combustion des huiles minérales, à l'inverse de ce qui les houilles, est toujours notablement plus faible se passe pour que celle que

donne la méthode de Dulong ; l'écart est souvent supérieur 000 calories.

à

29. Extraction du brome et de l'iode.

(Extrait du rapport de M. BALARD sur l'Exposition universelle de 1867.)

Après le dépôt des sels d'été dans les marais salants, les eauxmères, chargées surtout de chlorure de magnésium et de sulfate de magnésie, renferment en outre des bromures qui s'y centrés par les évaporations successiv.es. Elles tiennentsont conenviron 5 à 6 kilogrammes de brome par mètre cube. Pour en extraire ce brome, on les chauffe à /25 degrés, rature de leur ébullition, puis on les fait écouler dans tempéun vase peu profond on elles sont traitées par de l'acide sulfurique

il se

produit une effervescence due à de l'acide carbonique qui se dégage; lorsque l'effervescence est terminée, on fait arriver les eaux dans un vase en pierre siliceuse muni d'un tube d'échappement conduisant à un réfrigérant plein d'eau. On ajoute du peroxyde de manganèse tendre qu'on a déjà fait bouillir avec de en chasser les gaz dans le but de diminuer autant quel'eau pour possible l'effervescence due à la réaction ; puis on chauffe la liqueur par un jet de vapeur d'eau. Le brome se dégage en vapeurs rouges, et se condense dans le réfrigérant. On ajoute de l'acide ganèse de temps en temps jusqu'à ce qu'une addition et du mande ces réactifs ne produise plus de dégagement de vapeur de brome, s'aperçoit bien, à travers les parois de verre du tubece dont on de dégagement et du réfrigérant. On écoule alors le liquide et l'on recommence l'opération.

Pour recueillir le brome qui échapperait à la condensation dans le réfrigérant, les vapeurs, en sortant de ce dernier, traversent une colonne remplie de fer ou de zinc ; le brome qu'elles contiennent forme des bromures que l'on enlève par lixiviation. Les eaux-mères des salines de Stassfurt sont, comme celles des marais salants, riches en brome, et ne renferment pas d'iode elles sont exploitées par la méthode qui vient d'être décrite. La production annuelle de brome à Stassfurt atteint ro 000 kilogrammes.

TRAVAUX DE 1865 A 1871. 177 Comme le maniement et le transport de ce corps ne sont pas

sans danger, on le vend souvent sous forme d'éther bromhydrique que l'on prépare en distillant du bromure de potassium avec un mélange d'alcool et d'acide sulfurique. L'iode, que l'on ne rencontre qu'en traces dans les eaux-mères des salines, se trouve au contraire en quantité appréciable dans les cendres de varechs et dans le nitre brut du Pérou. Les cendres de varechs lessivées fournissent des eaux que l'on évapore pour en retirer le sulfate de potasse, le chlorure de potassium et le chlorure de sodium qu'elles contiennent ; les eaux-mères qu'on produit sont riches en iode, et renferment aussi du brôme. Lorsque cette évaporation se fait à feu nu, il se produit des dépôts adhérents dans les chaudières, et une notable portion de l'iode et du brome

est perdue. C'est pour éviter ce double inconvénient que l'on a pris le parti d'évaporer en chauffant à la vapeur. Mais la plus grande cause de perte de l'iode et du brome réside

dans la carbonisation même des varechs. Pour l'éliminer autant que possible, voici comment on opère à Noirmoutiers. Les varechs recueillis dans la jonrnée sont suspendus à un support en fil de fer ressemblant à une cage de crinoline. On allume des varechs séchés

sur une grille placée au centre de cet appareil, et on alimente le feu avec des varechs frais. De cette manière, la carbonisation est très-lente, les pertes d'iode et de brome sont faibles et les sulfates

sont peu attaqués ; par suite la proportion de sulfure est faible dans les eaux de lavage. Le charbon ainsi obtenu est lessivé ; le résidu est 'utilisé comme combustible. L'île de Noirrnoutiers produit par semaine environ 1 000 hectolitres de charbon de varechs. Les eaux-mères iodées et bromées sont traitées par l'acide sulfurique chargé de vapeurs nitreuses; l'iode seul se précipite ; elles sont ensuite agitées dans des appareils fermés avec des carbures d'hydrogène vendus dans le commerce sous le nom de benzine ; après agitation, la benzine, qui a dissout tout l'iode produit, est rassemblée, séparée du liquide, et agitée de nouveau avec de la soude caustique en dissolution ; il se forme alors de l'iodure de sodium qui se dissout. La benzine, séparée de la dissolution d'io-

dure peut servir à l'extraction d'une nouvelle quantité d'iode. Lorsque l'iode est ainsi séparé, on concentre les liqueurs jusqu'à

ce qu'elles tiennent 8 à 10 p. roo de brôme ; les vapeurs produites pendant cette concentration entraînent un peu de brome ; c'est pourquoi on les fait passer à travers une dissolution de soude caustique. Ainsi concentrées, les eaux bromées sont ensuite traitées par