Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 91]

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TRAVAUX DE 1865

EXTRAITS DE CHIMIE.

nain, on trouve que la chaleur de combustion varie dans le même sens que la proportion de carbone fixe. C'est précisément l'inverse du résultat trouvé pour les houilles de Ronchamp et de Saarbrück ; la comparaison des chiffres du tableau qui précède montre en cfLet que, pour ces deux bassins, la chaleur de combustion varie dans le même sens que la proportion de carbone volatilisable.

Pour les lignites, excepté clans l'un des cas où la proportion d'hydrogène est considérable, la chaleur de combustion observée est encore plus grande que celle calculée par la méthode de Dulong ; la différence va jusqu'à un millier de calories; mais elle est constamment plus petite que la somme des chaleurs de combustion des deux éléments combustibles, carbone et hydrogène. En résumé, la composition chimique d'un combustible minéral ne permet pas d'en juger la valeur au point de vue de la chaleur de combustion ; les résultats obtenus par le calcul, d'après la méthode de Dulong, sont généralement beaucoup trop faibles. 3^ A la suite des expériences qui précèdent, on a entrepris l'étude de la distribution du calorique dans les différents organes d'un générateur à vapeur. On a expérimenté sur une chaudière à. trois bouilleurs et six réchauffeurs, type très-connu et généralement adopté en Alsace. Ce générateur était bien monté; le rendement en eau vaporisée était

des meilleurs qui aient pu être constatés dans ces dernières années.

La chaleur se trouve répartie ainsi qu'il suit Chaleur nécessaire à, la vaporisation de l'eau; Chaleur perdue par suite du dégagememe,nt des gaz combustibles et du noir de fumée ; Chaleur perdue par suite des parties du combustible qui se perdent dans les cendres; Chaleur sensible des produits gazeux de la combustion ; Chaleur ayant traversé les matériaux enveloppants, et perdue par conductibilité ou par rayonnement. Il a été reconnu, par une expérience directe, que la chaleur per-

due par suite de l'extraction des cendres et des escarbilles à la chaleur rouge est assez négligeable dans ces sortes d'expériences. L'essai des différents combustibles sous le générateur a été pour-

suivi pendant plusieurs jours pour chaque sorte de houille ; les nombres indiqués dans le tableau ci-dessous sont des moyennes. Ils sont plus dignes de confiance que ceux qui auraient pu être obtenus après quelques heures d'expérimentation ; car on a fait dis-

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paraître ainsi une foule de causes d'erreurs dont il est difficile de s'affranchir en faisant des essais de courte durée. Les poids d'eau vaporisée, de combustible brûlé et de cendres recueillies ont été déterminés par un double contrôle. La houille et les cendres ont été analysées sur des prises d'essais méthodiques.

La température de la vapeur a été calculée d'après sa pression mesurée à l'aide d'un manomètre à air libre dont les deux niveaux étaient observés directement. On a mesuré et analysé les produits gazeux de la combustion,, et, par suite, déterminé la quantité d'air employée. On a fait une dernière expérience en employant le charbon de bois comme combustible, dans le but d'avoir un contrôle pour les nombres fournis par les expériences faites sur la houille. Le charbon de bois ne donnant que peu de gaz combustibles d'une composition bien connue et pas de noir de fumée, les éléments du cal-

cul sont moins nombreux et plus exacts, et les causes d'erreurs très-amoindries. On voit par les résultats consignés dans le tableau suivant que les nombres obtenus avec ce combustible s'accordent bien avec ceux donnés pour la houille.