Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 335]

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AU PUITS MONTEHRAD N° 2 ( LOIRE )

EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

était plus grande à l'extrémité postérieure, parce que le bouilleur avait une légère inclinaison, qui relevait de 8 centimètres le fond bombé voisin du registre. Cette disposition,

irrationnelle au point de vue de la sécurité et de la circulation de l'eau, avait été' adoptée pour la facilité de la vidange. Il en résultait que la surface intérieure non rafraîchie par le contact immédiat de 'l'eau pouvait s'élever à 27 p. too de la surface cylindrique totale, soit à 7 mètres quarrés environ. Le faible diamètre des deux communications, qui reliaient, l'une les deux bouilleurs entre eux, l'autre le premier bouilleur à la chaudière, étaient d'ailleurs un grand obstacle au prompt dégagement de la vapeur qui pouvait se former brusquement sur la paroi s,uréchauffée, lorsque la surface de l'eau était agitée. En réinstallant la 'chaudière qui avait éclaté, les exploitants des mines de Firminy ont établi trois jonctions entre chacun des bouilleurs neufs et le corps principal. Quant aux autres chaudières du même massif, ils ont fait communiquer par un tuyau l'extrémité postérieure du bouilleur d'alimentation de chacune d'elles avec le corps principal, de manière à assurer l'évacuation constante de l'air ou de la vapeur. J'estime, comme M. Gonthiei., que le malheureux accident du 16 janvier ne doit pas occasionner de poursuites judiciaires.

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d'un corps cylindrique et de deux bouilleurs, sont placées paraJlèlement au bâtiment, ainsi que l'indiquent le plan et les coupes de la Pl. X, fig. 4, 5, 6 et 7. Le 16 janvier, les trois chaudières 1, 3 et 4 marchaient ensemble (la chaudière n° 2 étant arrêtée pour cause de nettoyage), lorsque vers neuf heures et demie du matin, au moment où le chaùffeur Grand (Antoine) venait d'ouvrir

le robinet d'alimentation de la chaudière n° 1, l'un des bouilleurs de cette chaudière, celui qui est le moins chauffé

et qui reçoit l'eau froide, se déchira suivant une section un peu inclinée. Le bout extrême qui était libre fut lancé en arrière et s'enfonça dans le registre qui ferme l'entrée de la cheminée. La partie d'avant se déplaça en sens inverse et se souleva, entraînant avec elle le deuxième bouil-

leur et le corps cylindrique, et renversant tout le massif

soit en avant, soit du côté du bâtiment du puits Sir fig. 8 et g). Jetés violemment à terre et plus mi moins recouverts de débris brûlants , les trois chauffeurs furent surtout épouvantablement brûlés par l'eau chaude qui se répandit autour d'eux. Ils, succombèrent à leurs blessures quelques jours plus tard à l'hôpital de la compagnie. Voici les noms de ces trois malheureuses victimes. Grand (Antoine), 35 ans, marié, père de 3 enfants en bas âge. Bonnavion (Pierre), A6 ans, marié, père de 4 enfants dont l'aîné âgé de 20 ans. Dufour (Jean), 1dt ans, veuf avec un enfant de 14 ans, remarié avec une veuve mère de 2 enfants.

Saint-Étienne, le 4 août 1871.

Rapport de M. GONTRIER, ingénieur ordinaire des mines.

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La machine d'extraction du puits 1VIonterrad no 2 est alimentée par un ,massif de quatre chaudières situé à côté du bâtiment du puits. Les chaudières, composées chacune

Outre la rupture du bouilleur suivant une section presque droite, des déchirures s'étaient produites dans la tôle, soit à la communication du deuxième bouilleur avec le premier, soit à celle de ce dernier avec le corps cylindrique. Ces déchirures s'expliquent aisément par le mouvement déterminé par la partie antérieure du bouilleur. On s'explique de même comment le soulèvement produit par