Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 331]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

sant avec les deux premières des angles qui varient suivant le degré de la résistance opposée par les roches. Après avoir établi son sys-

tème à l'aide d'observations recueillies en Irlande, M. Haught on avait cru en voir la confirmation dans les études de M. Hull sur les roches carbonifères du Lancashire. Mais M. 1VIedi cott démontre que l'examen des directions indiquées par M. Hull met en évidence un système de forces justement perpendiculaire à celui auquel conduirait l'application de la théorie de M. Haugh t on.

Age relatif deg montagnes. PYRÉNÉES, CORBIÈRES, VOSGES.

M. Bi ci cher (i) a recherché

l'âge relatif des accidents qui ont affecté les massifs des Pyrénées, des Corbières et des Vosges. D'accord avec M. IL M agn an, il reconnaît partout de grandes failles linéaires, orientées, dans les Pyrénées, O. i5° N.; dans les Corbières, N. 55" E. Dans les Vosges, les failles ont à peu près la direction N. t° E.; cependant, vers Saverne, elles prennent l'orientation N. 35° E. Dans les Vosges, comme dans le midi de la France, la série des terrains accidentés par ces failles N. N. E. comprend tous les terrains secondaires jusqu'à l'éocène exclusivement. C'est donc entre le jurassique et l'éocène que se placerait la formation des Vosges et les systèmes du Thuringerwald, du mont Seny et du Rhin, seraient postjurassiques. Cette conclusion ne s'appliquerait pas, bien entendu, aux petites failles qui accidentent le tongrien de RouffachMolsheim et le miocène lacustre à Cinnamomum polymorphum de Schwabwiller.

De plus, aucune des grandes failles linéaires ne contient de roches éruptives. M. BI ei cher admet donc, comme M. Magnan, que les roches éruptives n'ont joué aucun rôle actif dans la production des failles et, par suite, des montagnes (conclusion, pour le dire en passant, diamétralement opposée à celle de M. T r aut-

MOUVEMENTS DANS L'ÉCORCE TERRESTRE.

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Il existe dans le bassin de la Durance un terrain de transport particulier, très-puissant, composé de galets presque exclusivement calcaires, et qui est relevé sous, des angles ALPES PRINCIPALES.

de 30°, Lio° et même 70°. Ce dépôt a été considéré comme pliocène

et son inclinaison a été attribuée au soulèvement des Alpes principales; mais ce soulèvement n'affecte., en Suisse, que la mollasse et n'a pas produit le moindre dérangement dans les terrains qua-ternaires de ce pays, qui ont conservé une horizontalité parfaite. Frappé de cette différence, M. D eso r (t) a étudié le terrain de

transport de la Durance ; il a reconnu qu'il se lie étroitement à celui des falaises des Niées, et que ses cailloux, comme ceux des Mées. sont généralement impressionnés. De plus, en suivant les couches relevées de ce terrain, on retombe, sans discordance aucune, en pleine mollasse, absolument comme, en Suisse, on passe de la mollasse à la nagelfluhe. D'ailleurs les cailloux impressionnés

sont caractéristiques, en Suisse, des conglomérats miocènes. M. Desor est donc convaincu que le terrain de transport de la Durance est bien de rage de la mollasse; que, comme elle, il a été disloqué par le soulèvement des Alpes principales, et que celui des Alpes occidentales n'a pas de raison d'être. Il n'y aurait donc, pas plus en France qu'ailleurs en Europe, aucune trace d'un soulèvement quaternaire.

Filons .de la saxe et de la Bohême. MM. Michel-Lévy et Choulette (2) classent de la manière suivante, par ordre d'ancienneté, les dislocations que les champs de filons de la Saxe et de la Bohême ont éprouvées depuis l'origine.

s. Direction N. i.70° E. Fentes anciennes des granites et du gneiss gris, quelquefois disloquées par la schistosité (système de la Vendée).

sc h old ).

2, N. 5!1° E. Anciens plissements de la granulite (Longmynd).

M. B1 el cher ajoute que, dans toutes les régions étudiées par lui, il a trouvé le permien en concordance avec le trias et avec toute la grande série secondaire. Il admet que partout où le grès des Vosges est à découvert, c'est par suite de l'enlèvement du manteau triasique et jurassique qui le recouvrait et qui, avant cette grande dénudation, devait donner au massif vosgien une hauteur

3. N. i.35° E. Plissements de la granulite, du gneiss gris, cas-

de. plus de 2.000 mètres.

(t) Bull. soc. hist. nul. de Colmar, 1870, 457.

sures des schistes (Morbihan).

A. N. 5i° E. Soulèvement de la granulite, du gneiss gris, des schistes, des grauwackeS (Westmoreland). N. 95° E. Plissements violents des schistes et des grauwackes. Soulèvement de l'Erzgebirge (Land's End). N. 106° E. Plissements-du gneiss et des micaschistes (Ballons). Bull. soc. géol., xxvu, 35. Mémoire sur les principaux champs de filons de la Saxe et de la Bohéme septentrionale. Paris, Dunod, 1371.