Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 305]

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REVU DE GÉOLOGIE.

TERRAINS.

midi de la France. En somme, les assises kimméridiemies propre-

M. Vélain (1), de son côté, établit qu'au col de 'amidon les calcaires compactes oxfordiens à Ammonites polyplocus sont recouverts directement par les bancs à Terebratula janitor, lesquels se relient intimement au néocomien à Ammonites ferrugineuses. Cependant, M. Dieulaf-ai t (2) croit devoir distiriguer. entre Grenoble et la Méditerranée, deux zones : l'une occidentale, où les calcaires à Terebratula janitor et Ammonites piyclioïcus reposent directement .sur l'oxfordien à Amm. tenuilobatus; l'autre orien-

ment dites et l'étage portlandien manqueraient dans tout l'est, depuis l'Argovie jusqu'en Gallicie. Les seules couches 'pour lesquelles M. Hébert (s) admette qu'il puisse y avoir doute sont celles qui contiennent la Terebratula moravica et le Diceras Lucii, c'est-à-dire les couches à faciès corallien du Salève et de Wimmis. Or, M. Zi tt el considère ces couches comme post-portlandiennes. Ce qui paraît certain, c'est qu'elles sont toujours recouvertes par le néocomien. Mais leur faune a de telles analogies avec celle du

coral-rag du nord, que M. Hébert croit bon d'attendre avant de se prononcer définitivement sur leur âge. Nous ne pouvons mieux faire que de résumer ici, avec M. Pictet (2), l'état présent de la question. Aujeurd'hui, tous les géologues sont d'accord Pour reconnaître, entre le néocomien de Berrias, k Terebratula diphyoïdes , et le jurassique à Ammonites tenuilobatus, deux horizons : l'horizon supérieur, ou de Stramberg, à T..janitor, l'horizon inférieur, ou calcaire de Rogoznik, etc.

Le premier a incontestablement des caractères crétacés dominants ; dans le second, au contraire, l'aspect jurassique prédomine. Qu'en faut-il conclure? M. Pictet pense que, dans l'état actuel de la géologie, à l'heure où les passages entre les formations consécutives vont se multipliant de plus en plus, il faut se déshabituer de considérer comme une anomalie les faits signalés dans la région des Alpes; car l'anomalie résulte seulement de ce qu'on a considéré comme normale la série anglo-française, tandis que la

classification eût, dès l'origine, été tout autre si, au lieu de commencer l'étude du néocomien et du jurassique par le bassin anglofrançais, on l'avait abordée par la zone qui s'étend du Dauphiné aux Carpathes.

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tale, où les mêmes assises sont séparées de l'oxfordien par 25o mètres environ de calcaires et de dolomies avec Rhynchonella astieriana au milieu, que couronnent 20 mètres de calcaires siliceux à

Terebratula moravica. Or, M. Dieulaf ai t ne méconnait pas les affinités jurassiques bien caractérisées de cet ensemble de dolomies et de calcaires.

M. Co quand (3) va plus loin encore. Avec M. Boutin, il signale dans les cantons de Ganges (Hérault', Saint-Hippolyte et Sumène (Gard), un étage de calcaires.blancs et lithographiques contenant beaucoup de néri nées avec les Diceras Escheri, D. Lucii, D. arietina, D. suprajurensis, Terebratula moravica, T. humeralis, T. subsella., Cidaris glandifera, ApiocrinusMeriani. Cet étage contient la faune du mont Salève, de l'Échaillon, d'Angoulins, de Tonnerre. M. Coq u and le rapporte au kimméridien, inférieur, et

supérieur. Il est vrai que M. Hébert (A) conteste les identifications de fossiles faites par M. Coquand, et fait observer, en outre, qu'il résulterait seulement de leur , exactitud,, l'assimilation des calcaires en question,au séquanien, et que, par suite, le kimméridieu proprement dit et le portlandien continueraient à faire défaut, car les calcaires blancs de Ganges sont recouverts directement par les couches néocomiennes. Plus récemment M. Co qu an cl (5) a, annoncé la découverte, dans

La difficulté de délimitation de la formation jurassique s'étend aussi à la Provence, où elle fait, depuis quelques années, l'objet de nombreuses discussions. M. GOquand (5) s'est donné pour mission de démontrer que la Provence possède les étages corallien, kimméridien et portlandien. Cette conclusion n'est pas acceptée par M. Hébert, qui, jusqu'ici, n'a reconnu dans le midi aucun étage jurassique supérieur au corallien, lequel même ne serait guère représenté qu'à Escragnolles. PROVENCE et LANGUEDOC.

le Var et les Alpes maritimes, de trois stations fossilifères incontestablement kimméridiennes, avec Ostrea virgula et Ammonites, rotundus. Il ajoute que le calcaire à Diceras Lucii fait bien réellement partie du jurassique supérieur et que, dans les environs de Nice, il contient, avec des nérinée.s, les Acrocidaris tuberculose et Ostrea virgula. Il ne reste qu'à souhaiter la confirmation définitive de cette découverte, qui jetterait une nouvelle lumière sur l'âg_,e, des couches du Salève et de la Gallicie. Bull. Soc. géol., xxvii, 673.

(I) Bull. Soc. géol., XXVII, 107.

Rapport à :a session de 1969 de la Soc. helvétique des sciences naturelles. Revue de géologie, VIII.

Bull. Soc. géol., XXVII, 649. Bull. Soc. géol., XXVI, 934. Bull. Soc. géol., XXVH, 107. Bull. Soc. géol., XXVII, 495.