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SITUATION -DE L'INDUSTRIE
très-rémunérateurs, car les huiles brutes se vendaient 5o francs l'hectolitre et les huiles légères 65 francs. Aussi le chiffre de l'extraction s'élève à 848.5oo quintaux métriques cette année-là. Une véritable fièvre s'empare des exploitants de l'Autunois; de toutes parts de nouvelles recherches sont faites, de nouvelles usines s'élèvent immobilisant des capitaux considérables et en 1864, clans une seule année, sept concessions sont instituées. Cette industrie se trouve alors à son apogée : en 1864, l'extraction des schistes atteint le chiffre de 1.285.50o quintaux métriques et la production des huiles brutes s'élève à 47.5oo
quintaux métriques; ainsi en trois années la production avait triplé. Mais la chute devait être aussi rapide : l'importation des pétroles d'Amérique vint faire aux huiles de schiste une concurrence redoutable. Le pétrole offrait à la consommation un produit d'une pesanteur spécifique moins grande et qui était par conséquent plus facile à brûler ; son odeur était presque nulle et le faisait préférer malgré les dangers qu'il présente en émettant des vapeurs plus facilement que les huiles de schiste. La dépréciation de ces dernières fut d'autant plus grande que les exploitants de l'Autunois, en présence de l'écoulement rapide de leurs produits, livraient au commerce des huiles très-mal épurées et qui ne supportaient en rien la comparaison avec le pétrole. Aussi en 1867, les huiles de schiste s'abaissaient au prix de 18 francs l'hectolitre d'huile brute et 35 francs l'hectolitre d'huile légère.
En présence de cette situation, plusieurs concessions suspendirent tout travail ; quelques exploitants, voulant du
moins utiliser en Partie les installations coûteuses qu'ils avaient faites, continuèrent à produire et purent obtenir des bénéfices en négligeant les intérêts du capital, les frais d'amortissement et en ne faisant pour ainsi dire aucune réparation à leur matériel dont l'usure définitive devait
nécessairement entraîner la fermeture de leurs usines.
DES SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D'AUTUN.
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D'autres enfin, reculant devant des dépenses trop considérables d'exploitation, transformèrent leurs usines de pro-
duction en usines d'épuration, alimentées par les huiles brutes' produites sur des concessions plus heureuses comme gisement de minerai. Préoccupé du sombre avenir qui s'offrait à l'industrie des
schistes, le ministre de l'agriculture, du commerce et des Travaux publics provoqua, de la part du service des mines, une enquête sur l'état exact de la fabrication des huiles de schiste dans l'Autunois, sur les procédés employés et les améliorations qu'ils étaient susceptibles de recevoir. En présence de cette sollicitude du gouvernement, quelques exploitants nous ont fourni tous les renseignements qu'ils pouvaient mettre à notre disposition et se sont prêtés à quelques essais destinés à abaisser le prix de revient de la fabrication des huiles. Le présent rapport a pour objet clè résurner tous ces documents qu'il est important de livrer à la publicité pour encourager les essais ultérieurs, indiquer aux industriels la voie d'améliorations nouvelles et appeler enfin l'attention du gouvernement sur les moyens propres à conserver à la France une industrie essentiellement nationale et digne de l'intérêt de tous. Considérations générales sur le bassin d'Autun. - Toutes
les concessions de mines de schistes du département de Saône-et-Loire sont placées sur le bassin houiller d'Autun, dont la forme est celle d'une ellipse irrégulière. Le grand axe de cette ellipse irait d'Épinac à Monthelon et
son petit axe des environs d'Autun à lgornay. D'après M. l'ingénieur en chef Manès, la superficie de ce bassin serait d'environ 25.000 hectares. Il est borné au nord par une enceinte de montagnes porphyriques dont la concavité fortement prononcée est tournée vers le sud, et au sud par le granite ou gneiss dont les protubérances forment une ligne assez irrégulière, mais présentant en masse une légère con-
vexité vers le nord. La surface de tout ce bassin n'est que