Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 25]

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COMMISSION CENTRALE DES MACHINES A VAPEUR,

plus de 1.5oo explosions, dans lesquelles il y a 5.000 morts

et 4.000 blessés. Elles ont porté sur des chaudières de

toute forme et des. meilleurs constructeurs. La cause générale, essentielle, de ces explosions a été le mauvais état dans lequel se trouvait le générateur au moment de l'accident. Cet accident, ne serait pas arrivé si le propriétaire de la chaudière avait pu connaître dans quel état elle se trouvait. La question est donc celle-ci Comment un propriétaire peut-il être renseigné à ce sujet? A cette question, il n'y a pas deux réponses. Il ne peut l'être que par une inspection périodique. Tel est le résumé du travail de M. Marten. Il entre ensuite, sur la manière de faire cette inspection, dans quelques détails. Dans sa pensée, l'épreuve à la presse hydraulique fait

nécessairement partie de l'inspectiOn, mais elle ne suffit pas à elle seule. Il faut y joindre un examen détaillé de la chaudière même, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, sondant au marteau.toutes les feuilles de tôle une à une, ainsi que les armatures intérieures, vérifiant s'il ne s'est pas produit des corrosions en dedans à la hauteur de la ligne d'eau, au dehors par la fuite de quelque rivet, si des pièces ne sont pas fatiguées par les changements alternatifs de forme dus aux variations de pression et de température, etc., etc. La faculté de l'inspection doit être essentiellement prise en considération dans le choix d'un système de générateur et dans la construction de son fourneau, et, à ce point de vue, les chaudières cylindriques simples lui semblent offrir un sérieux avantage. Enfin l'inspection doit être faite, non par un préposé du propriétaire, mais par un inspecteur indépendant ayant la pratique de ce genre de travail. Quant à savoir si cette inspection doit être imposée par la loi, ou laissée facultative, suivant ce qui a été fait dans le Lancashire par la Mid/and Boiler Inspection and

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l'auteur se prononce en faveur de la seconde solution, qui lui paraît le système le plus pratique et le plus efficace dans l'état présent de l'opinion publique. Cette communication de M. Marten a donné lieu dans la assurance Company,

séance à quelques observations de détail sans intérêt. Il n'y a pas eu de vote émis, et les conclusions de M. Marten ont conservé leur caractère purement individuel. Ces conclusions se résument définitivement en ceci Que le meilleur système pour prévenir, autant que possible, les accidents auxquels donne lieu l'emploi des chaudières à vapeur est celui des comtés du centre de l'Angleterre, consistant en une association volontaire entre les industriels

qui se cotisent pour rémunérer des inspecteurs spéciaux chargés de visiter périodiquement leurs appareils et de dresser des procès-verbaux détaillés de leurs visites indiquant les défectuosités constatées et les mesures à prendre pour y remédier.

On sait que ce système, qui a produit en Angleterre d'excellents résultats, a été aussi introduit avec succès à Mulhouse, sous les auspices de la société industrielle de cette ville. Il y fonctionne parallèlement avec la surveillance administrative ordinaire. L'inspection de Mulhouse a pour mission non-seulement de vérifier l'état matériel des chaudières des établissements affiliés, mais encore de faire des expériences comparatives

sur les divers systèmes de grilles, sur la valeur relative des charbons employées dame le pays, etc., etc.

Je propose à la Commission centrale appelée à faire connaître les observations que lui suggère le travail qui lui

est communiqué, d'émettre l'avis que des associations commue celles dont il vient d'être parlé peuvent rendre de très-bons services et que leur établissement dans les centres industriels dont l'importance le comporte, doit être vu avec faveur et encouragé. i3 juillet i87t.