Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 11]

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SUR UN NOUVEAU FLUOPHOSPHATE

DOSAGE DES ALCALIS.

On opère sur 4 grammes de minéral porphyrisé ; l'attaque se fait encore par l'acide sulfurique et dans les mêmes conditions, mais sans qu'il y ait grand inconvénient à employer un léger excès d'acide. La matière attaquée est reprise par l'eau ; tout se dissout ; on fait passer la liqueur sulfurique dans une grande fiole, et on l'étend de beaucoup d'eau. On ajoute un peu d'acide azotique et verse de l'azotate de baryte en léger excès; l'acide sulfurique est préci-

pité à l'état de sulfate de baryte, on décante et filtre. Le précipité est bien lavé, puis purifié, enfin jeté. Les diverses liqueurs résultant des décantations, lavages et purification

sont concentrées, au besoin, puis réunies ; elles renferj ment, comme bases, les alcalis, de la chaux, de l'alumine et de la baryte et, comme acides, elles ne contiennent que les acides phosphorique et azotique. On traite par l'ammoniaque qui précipite la totalité de l'acide phosphorique à l'état de phosphate avec l'alumine et plus ou moins de chaux et de baryte. Après bon lavage on jette le précipité. La liqueur ammoniacale ne contient pas d'autre acide que l'acide azotique ; elle renferme la totalité des alcalis et une fraction quelconque de la chaux du minéral et de la baryte introduite à l'état d'azotate. On évapore à sec, chasse l'azotate d'ammoniaque, reprend par l'acide oxalique concentré, évapore et calcine. Le résidu est repris par l'eau, qui laisse insoluble les carbonates de chaux et de baryte et dissout les carbonates alcalins. Cette dissolution est é,vaDorée, on calcine et pèse l'ensemble des carbonates neutres. On les transforme en chlorures que l'on traite par le mélange d'éther et d'alcool dans lequel le chlorure de lithium

est seul soluble. La lithine est dosée à l'état de sulfate

neutre. Dans la partie restée insoluble, on constate l'absence du potassium.

TROUVÉ DANS LE GÎTE D'ÉTAIN DE MONTEBRAS (CREUSE).

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Malgré la multiplicité des opérations, on peut affirmer que le dosage des alcalis est effectué dans des conditions relativement satisfaisantes. Hypothèse sur la constitution Discussion des résultats de l'analyse. moléculaire du minéral

Tous les chimistes admettront que l'analyse des minéraux phosphatés et fluorés est très-délicate et qu'elle comporte des résultats forcément entachés d'erreur ; il est donc utile de critiquer les dosages obtenus. J'ai déjà signalé l'incertitude inhérente à la présence de petites veinules de quartz ; le dosage du fluor est imparfait, on peut en dire autant de la perte par calcination, en présence de ce métalloïde : la perte est d'ailleurs trop faible pour que l'on puisse regarder le minéral comme contenant de l'eau combinée en proportion définie.

L'acide phosphorique est certainement dosé en moins, car on ne peut éviter, lors de l'attaque par l'acide sulfurique, une légère perte d'acide phosphorique par entraînement, et il est en outre bien difficile de laver complètement à l'alcool les sulfates insolubles.

Quant à l'alumine, j'admets qu'on ait réussi à éviter l'excès d'acide sulfurique; elle sera alors dosée en plus, car une petite quantité d'acide phosphorique aura pu être retenue par les sulfates imparfaitement lavés et restera, au

moins en partie, avec l'alumine dans les réactions ultérieures.

Sauf les pertes inévitables, le dosage des alcalis pré-

sente ici une assez grande exactitude. Outre les inexactitudes qui affectent les dosages, il est bon de se rappeler que les échantillons obtenus jusqu'ici n'offrent pas tous les caractères de pureté de cristaux bien définis et exempts de mélange ; en sorte que la substance analysée présente sans doute quelques variations, ou aber-

rations naturelles, quant au type auquel elle se rapporte.'