Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 139]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

258

RECHERCHE ET EXPLOITATION DU PÉTROLE

principautés Danubiennes et en Amérique, il faudrait admettre l'existence de couches de houille d'une puissance considérable, dont il n'existe aucune trace au-dessous des couches à pétrole, ni en Galicie, ni dans les Principautés Danubiennes, ni en Amérique. Il existe, en effet, aux environs de Cracovie, du côté de la frontière, un petit bassin houiller ; mais il est formé de couches _parfaitement circon-

scrites remplissant une cuVette, et correspondant probablement à un étage 'supérieur du bassin houiller de SHésie. Aucun indice n'autorise à croire que cette formation se prolonge dans la Galicie. et on ne trouve sur les collines qui bornent la Galicie à l'est, du côté du Dniester, aucune trace d'affleurements de terrain houiller. On trouve, en effet, au milieu des couches du grès carpathique des conglomérats contenant des petits débris- de charbon ou d'asphalte et que l'on peut comparer aux débris de charbon et de houille qui, d'après M. Hohenegger, sont caractéristiques des conglomérats éocènes de Silésie. Mais ces débris sont en somme peu importants, et ces résidus asphaltiques Sont dus simplement à l'oxydation du pétrole et du bitume 'en contact de l'air extérieur. Dans le même ordre d'idées, M. Gatddrée Boileau explique la formation du pétrole par .« la décomposition de débris animaux et végétaux amoncelés sur les rivages, et « recouverts de sables et de dépôts calcaires qui les pro« tégeaient contre le contact de l'air atmosphérique. La décomposition de ces détritus s'effectuait dans une sorte de vase clos. L'oxygène de ces matières donne GO etHO,

et il reste des mélanges de H et de C les uns demi-soc( lides ou bitumes, les autres liquides ou pétrole,- les autres à l'état de fluides élastiques comme le gaz des marais. u_

Pour nous, l'alignement remarquable suivant un cercle primitif du réseau des points où le pétrole accumule par des émanations antérieures ou acturlbes se dégage à la surface à

EN CALIGIE.

259

a faveur des fissures et fractures du sol, nous semble recommander singulièrement l'hypothèse de l'origine érup-ve du pétrole. M. Sainte-Claire Deville, dans ses remarquables travaux sur les émanations gazeuses des évents volcaniques de Sicile, a signalé dans les salzes de Sicile tx présence de l'hydrogène carburé qui se transforme rapidement en acide carbonique à mesure que l'on se rapproche du foyer incandescent qui gît au-dessous de l'Etna. » (Seconde lettre à M. Dumas.). Et il résume ses idées à ce sujet par cette phrase : « Le gisement actuel de l'hydrogène carboné est l'extrémité des chaînes de montagnes récemment soulevées. »

La coïncidence du pétrole en Gallicie avec les dépôts de sphérosidérite et de calspath en veines calcaires dans les grès, avec la présence des eaux minérales comme à Ivonicz et à Truskawiecz, avec le sel et le gypse comme à Boryslaw confirme l'hypothèse de l'origine éruptive du pétrole. Nous avons signalé dans les couches éocènes riches en pétrole, la présence des eaux iodurées et bromurées qui l'accompagnent, ainsi que des gaz carbonique et hydrocarbure.

Nous avons signalé la présence des eaux minérales ferrugineuses, carboniques ou sulfureuses, et iodurées d'Ivonicz et Truskawiecz, et de la naphte dont ces eaux sont toujours chargées. Nous avons enfin remarqué que les eaux

qui accompagnent le pétrole sont presque toujours plus ou moins salées. Au milieu même de la formation éocène on rencontre plusieurs couches minces d'argile, plus ou moins salifères qui donnent aux eaux qui les traversent une réaction salée, mais les gisements de sel proprement dits sont postérieurs à ce terrain éocène, et remplissent la l'aille qui s'étend aux pieds des Karpathes de Wieliska ainsi qu'en Moldavie ; au-dessus sont des masses de gypse, les dépôts de soufre et les eaux sulfureuses de Swoszowice. Nous avons vu à Boryslaw le pétrole et l'ozokérite ment mélangés 'avec l'argile salifère et empâtant des cris-.