Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 117]

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RECHERCHE ET EXPLOITATION DU PÉTROLE

EN GALICIE.

on cite deux puits qui ont présenté des phénomènes de dépendance remarquables : Un puits donnait par jour de 50 à, 40 kilog. de pétrole mélangés d'une grande quantité d'eau ; on fonça à côté un second puits : celuici donna peu de pétrole, mais enleva toute l'eau du premier, qui continua à produire la même quantité d'huile. Le pétrole du second puits s'épuisa, mais le premier continua à en donner 5o à 4o kilog. et l'eau n'y a pas reparu. La profondeur à laquelle on rencontre le pétrole est extrêmement variable ; elle varie de plusieurs mètres entre des puits contigus, sans que l'on puisse définir la loi de ces variations. On pourrait penser que si deux puits sont sur une même perpendiculaire à la ligne de faîte des couches et du même côté de cette ligne, le puits d'aval devrait épuiser le puits d'amont, et accaparer le pétrole à son profit. Il paraît n'en être rien. Ainsi, par exemple, la fig. 1, Pl. V, indique la position relative de plusieurs puits voisins, situés à l'est du champ d'exploitation. AB est la direction moyenne de la ligne des puits. Tous ces puits, sauf les puits u et 2, ont donné du pétrole, mais dans des conditions différentes,

Le puits (3), un des premiers creusés, donna une grande quantité de pétrole, et finit par s'épuiser. Le puits (G) ou putts Marysia, après avoir rendu beaucoup, donnait en janvier 868 40 à 5o kilog. parjour quand on fonça le puits(5).

Ce dernier puits, dit puits Rudolf, rencontra le pétrole à g mètres plus bas que le puits Marysia, et le fournit tout de

suite en grande quantité, jusqu'à 600 kilos par

jour,

avec une grande quantité d'eau douce; mais son rendement diminua bientôt, et au mois de décembre de la même année le puits Rudolf cessa de donner ni eau mi pétrole,

tandis que le puits Marysia n'avait pas cessé de produire de 4o à 5e kilog par jour, et continue encore à les produire aujourd'hui. Le puits (2) , foncé au même niveau que le puits Marysia, n'a pas donné traces de pétrole. Le puits (1), foncé au niveau du puits Rudolf, ne donna ja-

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mais plus de 8o litres par jour et ne tarda pas à s'épuiser.

Un autre exemple pris un peu plus à l'est au centre du

champ d'exploitation, met aussi en évidence ces inégalités. La fig. 2, Pl. V, représente encore un groupe de puits de part et d'autre de la ligne moyenne AB. Les puits 2, 5, 4,

5, 6, 7, 8, g, io donnent une grande quantité de pétrole.

Le puits 1, foncé au milieu d'eux, entouré de tous côtés de puits riches, n'a jamais donné que de l'eau salée, quoiqu'il ait été poussé jusqu'à une grande profondeur. Dans les deux

puits il et 15, on a rencontré l'eau avant d'avoir pu se

servir du trépan, et ils sont abandonnés. Le puits 15, comme le puits 1, n'a jamais donné que de l'eau salée, mais il n'a

pas été poussé à une aussi grande profondeur. Il sembl e vraiment qu'en cet endroit la ligne de faîte se soit ouverte

et qu'il se soit formé un point central stérile au milieu d'une zone riche en pétrole. Un phénomène général est la diminution rapide du rendement des puits. Très-productifs au début, ils s'épuisent peu à peu et deviennent bientôt complètement stériles. On a reconnu qu'en approfondissant de nouveau le puits,

on retrouve un second niveau de pétrole et l'on obtient ainsi une seconde période de rendement. Le pétrole est toujours mélangé d'eau, quelquefois douce, ordinairement légèrement salée. On a reconnu en particulier que l'on rencontre toujours l'eau salée entre les deux niveaux de pétrole lorsqu'on approfondit les puits. Enfin, outre la présence de l'eau salée, il faut signaler la présence d'eau minérale carbonique et iodurée. On l'a rencontrée en grande abondance en approfondissant le puits Idzia qui, à un premier niveau de 27 mètres, avait donné une grande

quantité de pétrole ; quand on arriVa à un niveau de 5o mètres, il vint un mélange de pétrole et d'eau minérale ; bientôt le pétrole s'épuisa et l'on ne puisa plus que de l'eau minérale. C'est de l'eau alcaline, carbonique, et assez riche