Annales des Mines (1870, série 6, volume 18) [Image 30]

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NOUVEAU PROCÉDÉ DE TRATTEMENT

DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT.

férentes de celles que j'avais eu l'intention de produire. J'avais recommandé comme condition rigoureuse que le

et la deuxième opération. Je ne citerai qu'un seul nombre. M. Gaillardon, en faisant tourner lentement les boues dans un débourbeur avec une certaine quantité de mercure neuf, a dissous une proportion d'or s'élevant environ à io p. loo de l'or qui avait déjà été obtenu. A.° Opérations complémentaires. Le mercure séparé des boues a d'abord été comprimé dans des sacs en toile, dans

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minerai fût soumis seulement à l'action de la vapeur d'eau et que le contact des flammes oxydantes fût entièrement évité. On a réalisé une condition essentielle différente : le grillage dans le four à réverbère a eu lieu dans les conditions les plus propres à la formation des sels d'argent. Les résultats obtenus pour les minerais aurifères ont été moins défavorables que pour les minerais argentifères : cela se conçoit sans peine, puisque l'or ne possède pas au même degré que l'argent la faculté de former des sels stables au rouge sombre. L'es combinaisons de l'or ont di cependant se produire dans une certaine proportion. Aucune dés expériences faites sur les minerais aurifères n'a pu atteindre un rendement égal à la teneur indiquée par l'essai. L'or ne se trouvait donc pas en totalité à l'état métallique dans les minerais retirésdu four de grillage par la vapeur d'eau. 5° Amalgaeiation. -- On a cherché à faire l'amalgamation des minerais grillés dans des tonnes tournantes en bois, en adoptant pour les vitesses de rotation et pour la durée des périodes, les prescriptions de l'ancienne usine de Huelgoet. On introduisait dans chaque tonne environ s5o kilogrammes de minerai grillé, de l'eau en quantité suffisante pour former une pâte fluide, des balles de fer, des galets arrondis destinés à produire la division du mercure et le brassage des matières, et enfin un poids de mercure variant de 5o à 4o p. de mercure pour i p. d'or ou d'argent indiqués par les essais dans le minerai grillé.

En sortant les matières des tonnes, on n'a pas pris les précautions adoptées cependant de tout temps dans les ateliers d'amalgamation, pour séparer nettement le mercure des boues. On a perdu, par suite de ce défaut de soins, une proportion notable de mercure et d'amalgames. Ce n'a été là, du reste, qu'une cause secondaire d'insuccès : les causes principales sont celles que j'ai signalées dans la première

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le but de séparer une partie du mercure libre et de diminuer le poids du métal soumis à la distillation. Cette compression dans des sacs a toujours mal réussi : on n'a pas pu se procurer de la toile d'un tissu suffisamment serré et résistant; le mercure expulsé par la compression a entralné un peu d'amalgame. C'est là encore une perte secondaire qui n'a eu aucune influence appréciable sur l'insuccès des expériences.

La distillation du mercure a été faite dans une cornue de onte : les métaux fixes restés dans la cornue ont été fondus et coulés en lingots. Les lingots ont rarement contenu seulement de l'or et de l'argent : ainsi, lorsqu'on a traité des minerais cuivreux, les lingots ont contenu une forte proportion de cuivre. J'explique de la manière suivante la formation de l'amalgame de cuivre.

Dans le traitement des minerais par la vapeur d'eau, presque tout le cuivre passe à l'état de sulfate, arséniate, etc., grâce à l'admission de l'air. Pendant l'amalgamation dans les tonnes, les sels du cuivre sont décomposés par les balles de fer, et le cuivre précipité se combine avec le mercure.

La présence du cuivre dans les lingots d'or et d'argent ne présente aucun inconvénient grave : on paye à très-peu près au même prix l'or et l'argent dans les. lingots très-purs et dans les lingots qui renferment une proportion, même assez forte, d'autres métaux, tels que le cuivre, le plomb et le zinc.

Les résultats de cette première série d'essais ont été dé-