Annales des Mines (1870, série 6, volume 18) [Image 11]

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NOUVEAU PROCÉDÉ DE TRAITEMENT

DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT.

expériences de laboratoire ayant lieu dans un tube, et par suite le brassage des matières étant impossible, il était permis d'espérer qu'en grand la durée de l'opération pourrait être beaucoup abrégée. Aussi M. Cumenge pensait-il pouvoir arriver à ne dépenser dans le traitement métallurgique que 9. parties d'eau en vapeur pour i partie de minerai. Cette espérance ne s'est pas réalisée, et, d'après les expériences que je citerai plus loin, il a toujours fallu de 3oo à 45o parties d'eau vaporisée pour 1 partie de minerais : je ferai la remarque que je désigne ici sous le nom de minerais, le mélange de cuivre gris et de pyrite. Cette forte consommation de vapeur d'eau ne permet pas

amalgamation, puis trituration avec du mercure ; ils ont cédé au mercure, sinon la totalité, au moins une partie de

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'appliquer le procédé au traitement, pour cuivre seul, des minerais tels que le cuivre gris, car les frais seraient beaucoup trop élevés. Ce n'est donc pas en vue de leur utilisation dans la métallurgie du cuivre que je cite ces expériences de M. Cumenge. Je veux seulement mettre bien

en évidence l'importance du résultat théorique obtenu. Le point acquis c'est qu'en mélangeant intimement avec une proportion convenable de pyrites les minerais qui renferment de l'arsenic et de l'antimoine, il devient possible d'expulser à peu près ces deux corps par l'action de la vapeur d'eau. 20 Traitement pour argent. - Les cuivres gris étant presque toujours assez riches en argent, l'attention de

M. Cumenge a été naturellement appelée sur la possibilité de traiter d'abord pour argent les oxydes métalliques fixes

obtenus par l'action de la vapeur d'eau. L'argent n'étant pas facilement oxydable au rouge sombre, devait exister à l'état métallique, disséminé en particules très-fines dans les oxydes. Quelques expériences d'amalgamation, par tri-

turation avec le mercure, ont démontré l'exactitude de cette hypothèse. Des minerais argentifères tels 'que la blende, ont été soumis aux mêmes opérations, grillage par la vapeur d'eau

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l'argent contenu. D'après ces expériences, M. Cumenge a proposé un

procédé général de traitement pour argent des minerais sulfurés simples ou des minerais sulfurés complexes, ana-

logues aux cuivres gris. La formule de ce procédé se résume ainsi :

Mélanger intimement les minerais avec une proportion convenable de pyrites de fer ; 'Soumettre le mélange à l'action de la vapeur d'eau au rouge sombre, en évitant le contact de l'air ou des flammes oxydantes; Amalgamer directement par trituration avec du mercure. M. Cumenge a décrit dans son brevet et dans son mémoire inséré dans les Annales des mines la disposition d'un four à réverbère adapté au grillage par la vapeur d'eau : il a cité les fours à moufles, à cornues en fonte, etc., comme pouvant se prêter aisément à l'opération du grillage. Je dois juger les expériences de M. Cumenge relatives au traitement des minerais d'argent, non pas seulement

d'après les publications, mais- bien encore d'après les résultats obtenus sous mes yeux au laboratoire. Puni- les sulfures simples tels que la blende et pour les sulfures complexes, comme le cuivre gris, le rendement en argent a été toujours inférieur à la teneur indiquée parles essais; toujours aussi la durée du grillage à la vapeur d'eau était très-longue. Les études de laboratoire n'étaient pas d'ailleurs assez concluantes pour qu'il fût prudent de conseiller à des directeurs d'usines de tenter l'application en grand: Aussi M. Cumenge, empêché par d'autres occupations

importantes, de donner suite à ses travaux, a publié ses

expériences et abandonné son brevet. Son mémoire n'a pas attiré autant qu'il le méritait l'attention des praticiens : il contient des observations d'une haute importance pour le TOUE XVIII

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1870.

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