Annales des Mines (1870, série 6, volume 18) [Image 9]

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NOUVEAU PROCÉDÉ DE TRAITEMENT

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DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT.

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mense avantage qu'il leur donne, de retirer des minerais

extraits une valeur bien supérieure à celle qu'on obtient par les méthodes actuellement en usage. Les filons de pyrites arsenicales, de cuivre gris, de sulfure d'antimoine, etc., riches en or et en argent, sont maintenant peu exploités, parce qu'on ne retire qu'une faible partie des métaux précieux contenus. Leur exploitation prendra promptement un développement considérable. Je suis donc autorisé à penser que la réussite complète des dernières expériences donnera dans un avenir très- rapproché, un essor remarquable à la production de l'or et de l'argent en Amérique. En raison de l'importance du résultat obtenu, en raison

'de la longueur des travaux, de l'argent dépensé pour arriver à ce résultat, les lecteurs me pardonneront de ne pas me borner à la description du procédé et d'insister sur ce que je peux appeler la partie historique de mes expériences

de laboratoire et des expériences en grand dirigées par M. Gaillardon.

Mon mémoire est divisé en trois chapitres. Dans le chapitre I, j'expose rapidement mes expériences de laboratoire et les expériences faites en Californie. «

Le chapitre II est consacré à la description détaillée du procédé auquel je me suis arrêté au laboratoire. Dans le chapitre III, je décris la méthode métallurgique

et les appareils tels qu'ils sont appliqués maintenant en Amérique.

CHAPITRE PREMIER.

Le procédé de traitement des minerais d'or et d'argent, tel que je l'ai appliqué au laboratoire, tel qu'il est employé maintenant dans un certain nombre d'usines d'Amérique, paraît être si simple que l'on peut se demander comment il a fallu tant de travaux de laboratoire et d'expériences en grand pour arriver au résultat.. Je n'hésite pas cependant à décrire tous les tâtonnements par lesquels j'ai dû passer et les opérations peu rationnelles qui ont été faites en grand. Cet exposé me semble avoir beaucoup d'intérêt, en démontrant une fois de plus que généralement on n'arrive à un procédé industriel simple et économique, qu'après bien .des années de persévérance et des dépenses considérables.

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EXPÉRIENCES DE LABORATOIRE.

Depuis longtemps plusieurs savants 'éminents, des ingé-

nieurs français et étrangers, ont étudié l'action de la vapeur d'eau sur les sulfures métalliques, sur les minerais aurifères et argentifères. Ces travaux n'ont pas reçu d'application industrielle. Il serait sans utilité de décrire toutes les expériences qui ont été faites sur l'action de la vapeur d'eau; je dois seulement parler des travaux de M. Regnault, membre de l'Institut, et de M. Cumenge, ingénieur des

mines. J'insisterai principalement sur les expériences de M. Cumenge, parce qu'elles ont servi de point de départ à mes travaux. Expériences de 111. Regnault.

M. Regnault a étudié, dans un but exclusivement scientifique, l'action de la vapeur d'eau sur un certain nombre