Annales des Mines (1870, série 6, volume 17) [Image 79]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

trouvé par l'ingénieur Pd c h e pr ey aux environs de Millau, et Al. Ad. Boisse a reconnu des traces très-appréciables de ce métal dans une pyrite cuivreuse des environs de Pruines (1).

Or et Argent. M. F. A. Gen t h (2) a fait connaître une grande variété de minerais de tellure auro-argentifères, qui se trouvent en Californie et sur la côte orientale du Pacifique. Parmi ces minerais plusieurs sont entièrement nouveaux, en particulier la Calavérite (Au Te°), la Petzite qui est très-commune en Californie, et doit être considérée comme un tellurure d'argent dans lequel une grande partie de l'argent est remplacée par de l'or, la Ilessite, PAltaïte. Parmi les minéraux associés mentionnons encore la melonite (Nnea), la Tétradymite (BiS3

2Bi Te'), la Montanite (B103 Te03 HO) qui ré-

sulte de l'oxydation de la Tétradymite et donne le premier exemple d'un tellurate trouvé dans la nature, la Cosalite (2PbS BiS2), de la province Sinaloa au Mexique. CALIFORNIE. -- M. B. Sil lim ann (5) a étudié des gîtes d'or et d'argent situés dans les collines, en avant de la chaîne de la SierraNevada, spécialement à, Whisky 11111, comté des placers, et à Quail Hill, comté de Calaveras, en Californie. Ce sont des dépôts ocreux désignés par les mineurs sous le nom

de Iron Rust (rouille de fer), qui se trouvent bien au-dessus des localités aurifères habituelles de la Sierra. Ces dépôts renferment des minerais de cuivre, mais surtout de

l'or et de l'argent d'une extraction facile, la matière étant trèsfriable. D'une tonne de minerai, M. Sillimann a retiré pour 35 dollars d'or et pour i5 dollars d'argent. En grand, l'on n'obtient cependant par tonne que 29 dollars d'or et 6 dollars d'argent. La roche métallifère paraît avoir été originairement un schiste talqueux et chloriteux ou plutôt micacé, renfermant des masses d'argilite et de quartz ; le tout est fortement imprégné de sulfures pour la majeure partie de fer, mais aussi de cuivre, de zinc et de plomb.

ROCHES MÉTALLIFÈRES.

NEVADA. M. de Richtho fen (i) a donné quelques détails sur le célèbre filon argentifère et aurifère du Nevada connu sous le nom de Comstock Iode, et qui est sans contredit le plus riche filon

du globe. Ce filon traverse des roches syénitiques et des massifs éruptifs plus modernes, que M. de Ri c litho fe n appelle Propylites et qu'il rapproche des trachytes amphiboliques de la contrée (2). Le remplissage du filon est formé de masses souvent considérables

empruntées à la roche encaissante, de quartz et d'une argile qui constitue les salbandes. Les minerais sont : la stéphanite, l'argent sulfuré, l'argent natif et la galène riche. On trouve plus rarement de l'argent rouge. En outre, on rencontre For natif, les pyrites de fer et de cuivre, la blende, la cérusite et la pyromorphite. Le calcaire, le gypse et les zéolithes sont assez rares. Les plus riches accumulations de minerai paraissent être en rapport intime avec le développement de la gangue quartzeuse; et on les trouve toujours au toit ou au milieu des filons, mais jamais au mur. Le Comstock Iode est, pour M. de Ri ch th o fen, un véritable filon, rempli par les émanations de solfatares après l'éruption des trachytes voisins. Ce filon a fourni, dans les cinq premières années de son exploitation, pour plus de 54o millions de francs d'or et d'argent, c'est-à-dire plus, à lui seul, que tous les gîtes métallifères de l'Europe dans la même période. La puissance, évaluée à 3o ou 40 mètres dans la profondeur, atteint par endroits, aux affleurements, 200 ou 500 mètres. .Neues Jahrburia, 1868, p. 352,

Revue de géologie, VIII.

Lettre de M. Ad. Boisse à M. Delesse. American Journal of science and arts, t. XLV, rnsi i363. Sillim. Americ, Journ. 1563,0' 133, p. 92. Bull. de la Soc. chimique, novembre miss, p. 391.

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Ces sulfures ont subi une décomposition presque complète et se sont transformés en dépôts ocreux, tendres, présentant des teintes très-varices. Leur oxydation s'est étendue aussi loin que l'air atmosphérique pouvait pénétrer. Des bancs de porphyre ont coupé les grands filons métallifères dans la direction des couches qui les encaissent. Ces bancs ont d'ailleurs participé à la décomposition générale, car on les trouve transformés en kaolin et en argile lithomarge.