Annales des Mines (1870, série 6, volume 17) [Image 46]

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ROCHES.

REVUE DE GÉOLOGIE.

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fait voir que, même en agitant le mélange avec un mouvement d'horlogerie, l'attaque cesse à iso atmosphères. En opérant sous des pressions inférieures à une atmosphère, M. Caille t et a con.staté de plus que la quantité d'hydrogène dégagé augmente à mesure que la pression se réduit. Ces expériences montrent donc que

la pression tend à diminuer l'action de l'acide sulfurique sur le zinc et à ralentir le dégagement d'hydrogène. On conçoit d'ailleurs que les effets de la pression doivent varier beaucoup avec les phénomènes chimiques: considérés; et pour le géologue il serait surtout important de bien connaître l'influence que la pression exerce sur les combinaisons de la-silice .avec les alcalis, la chaux, la magnésie, l'alumine, les oxydes métalliques. Il conviendrait aussi d'étudier les réactions qui se produisent en soumettant à la pression des argiles, des argilites, de la silice et du carbonate de chaux; car ces substances minérales sont celles qui constituent essentiellement les roches sédimentaires, et l'examen des effets produits permettrait de faire la part de la pression dans leur métamorphisme.

Action de ha chaleur sur les roches. M. Lam y ( a constaté que le carbonate de chaux calciné dans un tube commence à perdre son acide carbonique à la température de 8000.

--M. L. Elsner (a) a fait une série de recherches relatives à l'action exercée par là chaleur sur les minéraux et sur les roches. Les substances examinées étaient soumises à la température de fours de porcelaine atteignant 2500° à 5000°. En ce qui concerne les minéraux, une certaine teneur en alcalis

et en oxydes de fer rend les silicates facilement fusibles, tandis qu'ils deviennent réfractaires lorsqu'ils renferment une grande proportion d'alumine comme cela a lieu pour la topaze, ou bien lorsqu'ils sont exempts de fer, comme la grammatite et la \voilastonite. Les minéraux fluorés tels que la topaze et le lé,pidolite éprouvent des changements dans leur composition. Quelques minéraux tels que le corindon, l'augite, la wollastonite, conservent leur forme cristalline; mais l'hornblende prend la l'orme de l'augite et augmente de densité. Quand des roches ou des minérauxsilicatés sont soumis à la fusion (i) Ch. Mène, Revue hebdomadaire de chimie, 1869,,p. 180, (2) Erdmann und Werther Journ. f. pract. Chenue, 1C, p. 232. ,1Yeues.la1trbuch, 1668, 356.

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leur densité éprouve d'ailleurs une diminution, nomme l'ont constaté depuis longtemps divers observateurs (1).

M. El sner prétend que la ponce fondue donne une masse vitreuse ressemblant à de l'obsidienne et il regarde comme probable que cette dernière roche n'est que de la ponce portée à une haute température. Remarquons cependant que l'obsidienne soumise à l'action de la chaleur rouge perd très-facilement ses matières volatiles et qu'elle se change au contraire en ponce; par la chaleur des fours à porcelaine l'on obtient bien une masse vitreuse, mais elle n'est plus absolument identique à l'obsidienne. De même que le rétinite et le perlite, l'obsidienne retient de l'eau et des matières organiques ; elle s'est vraisemblablement formée sous pression ,et

à une température qui devait, en tout cas, être beaucoup moins élevée que celle des fours à porcelaine.

Pouvoir condensateur des substances minérales r,,ur les metières organiques. M. de Liebig a montré que l'argile possède la propriété, trèsimportante au point de vue agricole, d'accumuler les matières organiques et en particulier les produits résultant de la décomposition des engrais dans le sein de la terre. Récemment, M. M azure (s) a constaté que le sable et même le gravier jouissent également de cette propriété, bien qu'à un degré beaucoup moindre. Pour le sable siliceux, elle provient sans doute d'une condensation des matières organiques à la surface des grains. Pour l'argile, il en est vraisemblablement de même; et comme les parcelles qui la_composent sont très-petites, elles présentent pour le même poids une surface beaucoup plus grande aux matières organiques. Toutefois il est vraisemblable que les matières organiques retenues par les terres arables .dépendent non-seulement de l'état physique de leurs éléments, mais encore de leur composition chi-

mique. C'est du reste ce qui paraît résulter aussi des variations dans la proportion d'eau qui peut imbiber les différentes roches, et ion conçoit que plus elle sera grande, plus les matières organiques tendront à augmenter (5). Comparant ensuite la proportion de matières organiques accumulées dans divers sols et sous-sols de la Sologne, M. M azure a obtenu les résultats suivants qui sont exprimés en centièmes: .

Voir à ce sujet les recherches d, MM. Charles sainte-Claire De-

ville, Bi schot et D e les se.

Revue des Sociétés savantes, 1867; 11, 327.

Delesse : Revue de géologie, t. 11, p. 62.