Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 318]

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BULLETIN. 6o6 On voit que le charbon de bois est, en Italie, le combustible le plus employé dans la métallurgie du fer ; il doit naturellement, à cause de son prix relativement élevé, augmenter dans une notable proportion les prix courants des produits. Les ouvriers en fer sont au nombre de 8.577, Main-d'oeuvre. dont 2.510 sont ouvriers proprement dits, et 5.667 sont manoeuvres. Ces derniers comprennent 5.551 adultes et 5,6 enfants. Le total de leurs salaires s'élève, ainsi que nous l'avons déjà. dit, à 5.350.55o francs; quant à la moyenne journalière de ces salaires, elle est de 5.5 pour les ouvriers, de i,80 pour les manoeuvres adultes et de of,8o pour les enfants On peut enfin évaluer à trois cents jours par an environ le chiffre moyen des journées de tra-

vail.

Mouvement commercial. Les produits de l'industrie du fer en Italie. sont bien loin de pouvoir suffire à la consommation locale si le pays exporte, en effet, du minerai de fer pour une quantité relativement considérable, elle importe par contre une quantité

de fonte et de' fer supérieure à la production nationale, et que l'étude statistique officielle dont je fais l'analyse, décompose pour 1866 en Fonte ouvrée. Fonte en coussinets.

Fer en barres et fonte brute Fer ouvré. Fer en rails. Total

quint. métr. 35.200 730 403:049 222.270 110.201

772,500

Part prise par le Piémont dans cette industrie. Le Piémont

n'occupe pas une place importante dans la production, soit minérale, soit métallurgique du fer italien. Sur les 60 mines connues, le Piémont n'en possède que di, dont 5 abandonnées et i encore à l'état d'essai; tandis que la Lombardie en compte 29 en activité, les 8 mines actives en Piémont sont concentrées sur le versant italien des Alpes Pennines ; 7 d'entre elles contenant des minerais d'oxyde de fer sont situées dans la vallée d'Aoste, une seule est formée d'hydrate de fer, dont le produit est estimé égal au meilleur fer suédois, et se trouve dans l'arrondissement de Domodossola. Elles produisent ensemble 58,92 quintaux métriques de minerai (1/58° environ de la production totale de l'Italie) valant 55.890 fr., occupent 1711 ouvriers et soldent leurs dépenses par 61.,55 francs, ce qui réduit leurs bénéfices à 5.000 francs environ. La richesse

métallique du minerai n'est pas d'ailleurs considérable, 55 p. icm

LULLETIN.

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en moyenne, quoique le gisement d'hydrate. de fer de Monteschino donne de 57 à 65 p. 100 de métal. Quant aux établissements métallurgiques ou affectés au travail du fer, le Piémont ne présente pas une importance plus Considérable, ils se réduisent à 55, auxquels sont annexés 6 hauts fourneaux seulement, et 6 ateliers d'affinage. L'industrie piémontaise est, au

contraire, la seule en Italie qui s'occupe de l'exploitation minérale suivante

Pyrites de fer. Les trois seules mines de pyrite de fer en exploitation en Italie ont été concédées depuis peu d'années ; elles sont situées dans la province de Turin et plus spécialement dans la vallée d'Aoste, arrondissement d'Ivrée, à Brozzo, Bain et Challant Saint-Victor.

Cette dernière est inexploitée en ce moment; les deux premières, dont celle de Brozzo doit être spécialement mentionnée à cause de la puissance de son gisement et de la beauté de son minerai cristallisé, donnent deux sortes de pyrites, l'une un peu pauvre avec laquelle on fabrique le sulfate de fer sur les lieux mêmes, l'autre compacte et riche qui est expédiée à Turin, où elle est réduite en acide sulfurique et en sulfate de fer. En ,865, ces deux mines ont produit 57.500 quintaux métriques

de minerai valant 25.900 francs, et ont occupé 36 ouvriers. La dépense d'exploitation s'est élevée à ,8.564, ce qui permet d'évaluer à 7.500 francs environ les bénéfices effectués, soit environ 50 p. ion de la dépense ; cette industrie, qui est comme nous venons de le voir exclusivement piémontaise, paraît donc en bonne voie de succès. Cuivre.

Notions historiques.Le cuivre a été connu et exploité en Italie dès l'époque étrusque, ainsi que cela résulte de documents his:toÈques. Le centre de cette exploitation, comme aussi de l'industrie métallurgique à laquelle elle a donné naissance, était naturellement la partie centrale de la Péninsule. Les Romains continuèrent ces travaux et les étendirent aux gisements de la vallée d'Aoste ; depuis eux, ils ne paraissent avoir jamais été absolument abandonnés. Le cuivre italien a été .f,art prisé par les Crees pendant la période romaine; au moyen âge par les Anversois, qui le recevaient en vertu d'une convention passée en 1518 entre le duc de Brabant et les Bardi de Florence. Les mines de cuivre de l'Italie sont au nombre de 68, Mines.