Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 247]

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MINES ET USINES MÉTALLIQUES

DU BANAT.

et de calcaire spathique, et les seconds en pyrites de fer cuivreuses. On se servait des derniers, surtout à titre d'addition à cause du soufre contenu qui était payé en sus à la

protéger le cuivre des minerais contre la scorification, qui est d'autant plus facile que ce métal est en grande partie à l'état d'oxyde, en le mettant pendant la fusion en présence d'une plus grande quantité de soufre combiné. 11 a également pour effet de manger en partie les loups qui tendent

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mine. Le traitement de ces minerais à Szaszka .est maintenant abandonné à cause des frais de transport trop considérables de la mine à l'usine, Szaszka possédant d'ailleurs assez de mines de pyrite pour ne pas être forcé d'emprunter cette addition à des districts éloignés. On dispose à Szaszka de trois usines céparées. La force hydraulique est pour chacune de 1 2 chevaux environ par les hautes eaux. Les souffleries consistent en de simples caisses quarrées en bois. Les appareils sont en général d'une construction assez primitive (*). Les minerais sont soumis ensemble à une Fonte crue. fonte crue dans des fours à manche, opération qui a pour

but de rassembler tout le cuivre des minerais dans une matte. Dans cette opération le quartz des minerais s'unit à l'oxyde de fer à demi réduit, à l'alumine et à la chaux con-

tenus dans les mêmes minerais pour former une scorie (généralement un singulo-silicate de protoxyde de fer, de chaux et d'alumine), tandis que le soufre des pyrites s'empare du cuivre et forme la matte. Pour arriver à un résultat convenable, on est d'ailleurs obligé d'ajouter au lit de fusion, suivant sa composition, du quartz ou des laitiers de hauts fourneaux au bois (quadro-silicates), mais généralement en faible quantité, et des pyrites. En outre la matte obtenue est repassée en partie dans le fourneau avec les charges suivantes. Ce repassage a pour but et pour effet, non d'enrichir la matte, mais de (*) La méthode suivie est en somme la méthode allemande, décrite par M. Rivot dans son ouvrage sur la métallurgie du cuivre, avec queques modifications de détail. La méthode décrite dans les Annales des mines, Lie série, t. X, par M. de Chancourtois , et qui a subsisté jusqu'en i855, n'est plus suivie, dans ce sens que les deux premières opérations de cette méthode sont actuellement réunis en une seule.

continuellement à se former.

On ne cherche pas d'ailleurs à produire des maltes trèsriches en cuivre, la perte de métal pouvant être notable en. présence de la," grande quantité de silice du lit de fusion, si la proportion du sulfure de fer au cuivre n'est pas assez

forte, et d'ailleurs l'entraînement inévitable d'un peu de maltes par des scories abondantes présentant crantant plus d'inconvénient que la matte est plus riche.

L'opération se fait dans des fours à cuve qui portent, suivant leurs dimensions, tantôt le nom de hauts fonr-:' neaux, tantôt celui de demi-hauts fourneaux (*). La fonte crue est plus désavantageuse dans les seconds

que dans les premiers, à cause de la consommation de charbon, qui y est d'environ 15 p. ioo plus considérable, et de la plus faible production journalière. On ne les emploie que lorsque les hauts fourneaux ne suffis?nt pas à traiter la quantité de minerais en approvisionnements. La durée des campagnes est variable; elle ne dépasse jamais quarante jours ; mais elle est en général beaucoup plus courte, à cause des loups de fer métallique qui remplissent assez rapidement le creuset. Dans une durée de sept années, de 1857 à 1865 inclusi-

vement, on a fait 297 campagnes, d'une durée moyenne de treize jours, en passant 96',5 de minerais par campagne, soit 73,4 par vingt-quatre heures.

L'année 1864 a donné .pour la même opération les résultats suivants (*) Ces fourneaux sont les mêmes que ceux décrits dans le mémoire de M. Chancourtois de 18A6. Ils ont subi très-peu de changements.