Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 138]

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DU PROCÉDÉ BEATON.

EX AMEN

que nous ont donnés les aciers de la Moselle, nous verrons

que l'allongement est de 9 à io p. 100 pour les aciers de Suède et d'Autriche, tenant 0,0045 à o,006o de carbone, tandis qu'il n'est que de 3 à 4 p. 100 pour les aciers de la Moselle (n°' 15 et 19). La charge de rupture, rapportée à la section primitive, est de 8o à 82 kil, pour ces deux échantillons de la Moselle, tandis que celle des aciers de Suède et de 1Neuberg est au maximum de 73 kil. La roideur est augmentée par le silicium et le phosphore ; mais l'infériorité des aciers de la Moselle se montre de nouveau, lorsqu'on compare les charges calculées par millimètre carré de la section de rupture. En Suède les charges dépassent 90 et bien souvent 100 kil., tandis que l'acier n° 15 de Longwy n'atteint que 87 kil., et celui de Hayanges (n° 19), seulement 84 kil. Enfin, lorsqu'on compare les aciers peu carburés, tenant

0,0032 à 0,0037 de carbone, on voit que l'allongement peut atteindre, en Suède et en Autriche, 12 et parfois même

2o p. 100. A Hayanges il ne va qu'à 3 p. 100. Ceux

de

Longwy, mieux épurés, sont aussi plus ductiles. Le n° 14, obtenu avec le maximum de nitre, s'allonge de 12,5 p. ioo. Quant aux charges de rupture, rapportées à la section primitive, elles sont généralement supérieures dans les échantillons de la Moselle, soit Go à 8o kil, au lieu de 48 à 56 kil.; mais, rapportées à la section de rupture, le n° 14 seul peut se comparer aux aciers de Suède. C'est 1091.7 contre io5 à 134 kil., tandis que les aciers moins épurés n" 16 et 17 ne vont qu'à 84 ou 85 kil, et même le n° 18 à 61 kil. seulement. En résumé, on peut conclure de tout ce qui précède que les fontes phosphoreuses semblent devoir donner difficilement, par le procédé Heaton, des aciers durs ayant du corps, mais que l'on peut préparer des aciers doux et du fer homogène, qui ne diffèrent des aciers ordinaires, obtenus à l'aide du procédé Bessemer, que par une roideur un peu plus

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grande et une moindre tendance à s'allonger sous de fortes charges. Il nous reste à montrer jusqu'à quel point ce défaut est dû au phosphore et à quel degré d'épuration il est possible d'arriver par le procédé Heaton. J'observerai seulement, avant de quitter le sujet de la qualité des aciers, que, pour l'apprécier d'une façon sûre, il faudrait pouvoir les comparer, comme les fers doux, sous le rapport de la résistance vive. On ne connaîtra bien la valeur relative des divers aciers qu'en déterminant, par des expériences précises, le travail des barres soumises à des charges ne dépassant pas la limite d'élasticité. VI. EXAMEN CHIMIQUE DES PRODUITS DE L'AFFINAGE AU NITRE.

15. j'ai déjà donné page 19 la composition des fontes de la Moselle. Voici celle du nitre brut qui a servi aux essais de

Langley-Mill. Il était important de connaître les doses de soufre et de phosphore provenant du réactif essayé. Le sel

est jaune, en grumeaux cristallins ; on le conservait, à l'usine, dans un caveau humide. Nitrate de soude Chlorure de sodium. Sulfate de chaux Sable Eau

Acide phosphorique.

90,89 .

2,73 tenant chlore. 0,22 tenant SO3

.

.

1,6A .

0,12

0,28 5,88

traces. 100,00

Le nitrate pur renferme 36,61 p. 100 de soude ; par suite, le sel brut, 53,27 p. 100 ; ou bien, en y comprenant la soude du chlorure, 34,7 p. 100.

Les produits de l'affinage Heaton sont le métal raffiné (Crude-Steel) et les scories. Le métal raffiné lui-même est transformé ensuite, partie en fer doux, partie en acier. Examinons successivement ces quatre produits.