Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 123]

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EXAMEN

porter au four, puis on cisaille, paquette, corroie et lamine comme à l'ordinaire. Le déchet total est de 25 à 50 p r.00

dans ce dernier cas; de 20 à 25 p. roo dans le preraiffy Le fer est tenace et nerveux lorsqu'il est corroyé; pçu homogène, moitié à nerfs, moitié à facettes lorsqu'il a été soumis au simple ballage (1. M. Heaton appelle ce fer du steel-iron (acier ferreux) ; mais au fond c'est du fer doux ordinaire qui, le plus souvent, est fort peu aciéreux. En tout cas, pour obtenir-Au fer doux plus ou moins tenace, ce mode de traitement est certainement trop coûteux. L'épuration par le nitrate n'est possible, au point de

vue économique, que si le métal brut est transformé en fer homogène ou acier fondu, et non en, fer à loupes. C'est le second mode de traitement suivi à Langley-Mill. 5. Le produit brut, venant du Convertor, est, comme je

l'ai dit, de l'acier sauvage, tenant encore r à 2 p. roo de carbone. Pour le transformer en acier fondu, ou fer homogène, il faut achever l'affinage et enlever du même coup l'excès de carbone. Pour cela, on peut se servir de creu-

sets ou du four à reverbère. Jusqu'à présent on s'est contenté, à Langley-Mill, de la fusion au creuset, parce qu'il fallait étudier avant tout la nature des produits. Mais ce procédé est fort dispendieux; aussi M. Heaton se proposa-t-il, dès l'origine, d'opérer la fusion par grandes masses dans un réverbère. Dans ce but, il avait fait construire un four spécial, à deux chauffes, qui fut mis en feu à l'époque de notre visite des lieux, en décembre dernier.

La chaleur développée était plus que suffisante pour la fusion du métal, mais l'air, admis en excès, scorifiait fer. On réussirait mieux avec le four du commandant Alexandre ("), et en tout cas avec le reverbère Siemens, (*) J'entends par fer à facettes du fer à. cassure lamellcuee que l'on confond trop souvent avec le véritable fer d grains. Ce dernier est du fer aciéreux; le premier, du fer mal épuré, presque toujours quelque peu cassant.

(")

De l'acier et de sa fabrication (p. 74).

DU 1410aDE HEATON.

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dont se sert M. Marting'de'Sireuil, et dontnous donnons ci-joint le plan (Pl. A Langley-Mill, la fusion se fait donc, jusqu'à présent, dans de simples l'ouïr, à vent, pareils à ceux que l'on emploie à Sheffield. Chaque four reçoit deux creusets, tenant ensemble 40 à 45 kil. Pour pouvoir les charger plus commodément 'et :apprécier mieux, en vue des mélanges à faire, la qualité du métal raffiné, on transforme ce dernier en disques plats de o"',or o à orn,o15 d'épaisseur, que l'on concasse à froid en fragments de quelques centimètres quarrés, pareils aux morceaux d'acier cemente dont on remplit les creusets dans les fonderies. On

prépare ces disques (cakes) en portant le métal brut au rouge dans un reverbère ordinaire et le soumettant, en cet état, à l'action du marteau-pilon.

Comme l'acier brut renferme un excès de carbone, et qu'il importe surtout de préparer du fer homogène ou de l'acier peu dur, on mélange aux cakes des morceaux de fer doux. On prend, à cet effet, les bouts de barres provenant du 'mitage dont je viens de parler, ou tout autre fer

de bonne qualité que l'on a sous la main. L'acier fondu s'obtient donc ici, en définitive, par voie de réaction, en mêlant à la fonte raffinée une certaine proportion fer doux. L'affinage ne peut s'achever, dans les creusets, à :abri

de l'air, que par les éléments que le métal brut renferme en lui-même, ou que l'on ajoute à la charge. Il faut sur-tout citer ici le sodium, qui existe toujours en faible proportion dans la fonte épurée du convertor Heaton, et le manganèse métallique que l'on mêle assez souvent, en faible dose, à la charge des creusets, sous forme de fonte spéculaire. En sus de ces corps, on dispose au réverbère de l'action de l'air, en sorte que ce four a sur les creusets le double avantage de l'économie et de l'affinage plus com-

plet du métal brut. Mais, pour le moment, nous n'avons à nous occuper que de la fusion au creuset. Cette opération se pratique, au reste, à la façon ordinaire puis vient le

TOME XVI, 1869.

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