Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 78]

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ENTREPRISES D'IRRIGATIONS. y24

EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.

d'Angers, de Bordeaux, d'Avignon et de Perpignan ; il -« saisira vite des procédés d'arrosage qui lui donneront les moyens de faire des primeurs ou de doubler ses récoltes. « Quant aux prairies irriguées, il y aura pour les appeler

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« dans trois directions différentes. Un premier tuyau suivrait la direction du chemin de fer du Nord pour se bifur-

« vaux à la bouche. de l'égout d'Asnières, ou conduire

quer ensuite au delà de l'Oise, en deux branches, l'une allant aboutir dans les environs de Montdidier et l'autre « du côté de Gournay. Le second tuyau suivrait la ligne de l'Est et se bifurquerait aussi en deux _branches, l'une allant sur les plateaux de la Brie, et l'autre du côté de « Villers-Cotterets. Le troisième tuyau, enfin, suivant la direction du chemin de fer de l'Ouest, irait porter les eaux-vannes d'un côté sur les plateaux de la Beauce et de l'autre côté vers Dreux. Sur tout lé parcours de ces

l'émissaire jusqu'à l'une de ces puissances gigantesques créées par les barrages de la navigation et à peine utilisées ; construire dans la campagne un système de ré-

tuyaux, il serait établi, de distance en distance, des prises d'eau ou des bureaux de vente d'engrais liquide; chaque tuyau serait terminé à son extrémité par un réservoir dont

les besoins d'une nourriture verte réclamée par les vaches « laitières ou par les boeufs qui approvisionnent le marché de Paris.

Conclusions. Amener une force motrice de 2 . 4.o o che-

servoirs , de canaux, de rigoles de distribution et de

fossés d'assainissement ; transformer, élever la production maraîchère de la banlieue par l'emploi habilement pratiqué des eaux riches et tièdes que l'on ne sait encore que perdre dans la Seine ; voilà un programme qui n'est ni simple ni facile, mais qui est digne d'attirer l'attention des hommes soucieux de l'avenir (*). En définitive, l'oeuvre des Visconti et des Sforza, de

saint Bernard et de Léonard de Vinci n'était pas plus

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aisée, et nous la trouvons aujourd'hui tellement vivante, tellement imprimée à la surface comme au fond du pays, qu'elle nous semble venir de la nature même. « N'ayons donc pas peur, lorsqu'un grand intérêt nous conseille d'entreprendre ce qui est difficile ; il n'y a que cela de durable. » Le plan de M. Aristide Dumont s'éloigne peu de celui de

le trop-plein se déverserait dans le cours d'eau le plus voisin » (*)

Notre opinion personnelle est qu'aucun de ces deux projets, dans les termes où ils sont conçus, ne serait exécutable à raison précisément de ce que les auteurs ont cru pouvoir se passer de la faculté d'exproprier pour cause d'utilité publique les terrains nécessaires à l'irrigation. Il suit de là que pour trouver des emplacements favorables on est forcé de se porter à des distances considérables et de

multiplier démesurément les canaux de distribution. On peut donc prédire que les frais de conduite des eaux sur le lieu d'arrosage seraient tout à fait hors de proportion avec la valeur même de ces eaux. En outre, ce qui est une autre conséquence de l'absence du droit d'exproprier, les auteurs font reposer toute leur combinaison sur l'espoir d'une vente régulière de l'engrais aux cultivateurs, espoir chimérique,

M. Mille

Les machines d'Asnières, dit-il, enverraient les eaux () A ce programme il faut ajouter, comme condition essentielle, ne l'oublions pas, l'envoi des matières fécales aux égouts. sans cela, on en serait pour ses frais.

() La salubrité publique se trouverait singulièrement compromise par cette disposition, car la vente de l'engrais ne se généraliserait pas du premier coup. Ce qu'il faut à l'extrémité de chaque tuyau, ce n'est pas un réservoir, mais bien un domaine appartenant à l'entrepreneur et toujours prêt à recevoir l'excédant des eaux.