Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 25]

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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE,

PROCÉDÉS CHIMIQUES.

Angleterre avant d'adopter la solution que nous décrirons

leur rapport du 5o mars 1865, a rejeté l'idée d'extraire

plus loin, a-repoussé le projet du Dr Kcene et tous autres ana-

« les matières fertilisantes contenues dans les eaux d'égout, parce qu'elle n'admet pas que l'assainissement de Bruxelles « puisse être ajourné jusqu'à la solution des difficultés nom-

logues comme n'offrant pas des garanties suffisantes au double point de vue de la salubrité et de l'utilisation des principes fertilisants. La commission spéciale chargée, à deux reprises, par la ville de Bruxelles, d'examiner sur place les

systèmes d'épuration en vigueur dans le Royaume-Uni, a porté sur ces systèmes le jugement suivant : « L'expérience, e disentles commissaires dans un rapport du mois de février

1866, d'accord avec les données chimiques, démontre que les matières lourdes susceptibles de se déposer dans des bassins de décantation, ont peu de valeur au point de vue de leur emi loi en agriculture, qu'elles dégagent peu d'odeur lorsqu'elles sont exposées à l'air et qu'elles ne méritent qu'une attention secondaire. « Mais il n'en est pas de même pour les matières dise soutes et pour celles qui restent en suspension malgré « un repos prolongé ; la science et l'expérience ont démontré que ces matières représentent environ 95 pour Io o « des principes utiles à l'agriculture et nuisibles à la santé publique. « Les procédés chimiques employés jusqu'à ce jour pour « les extraire des eaux d'égout ont donné des résultats peu satisfaisants ; l'irrigation des prairies a seule permis d'utiliser et de purifier ces eaux d'une manière constante... » Ce jugement porté par des hommes entièrement étrangers à la conception des travaux qu'ils avaient à apprécier, a, ptr cela même, on en conviendra, une grande valeur. Il ne faisait au surplus que confirmer celui qu'avait déjà rendu, peu auparavant, une commission d'ingénieurs en chef (*)

chargée, pour le compte de l'État, d'étudier la même

breuses et peut-être insurmontables que présente cette extraction des engrais dissous dans les eaux salies par la population Pour purifier ainsi un volume d'eau qui « se renouvelle chaque jour et se mesure par millions de « litres, il faut un local très-étendu, un matériel considérable et un personnel dispendieux. Les précipités ainsi « obtenus doivent, pour servir à l'amendement des terres, conserver un certain degré de solidité qui sera une cause de fermentation et une difficulté pour les conserver en attendant la saison favorable à leur emploi. MM. les délé-

gués de la commission (belge) créée en 1861, qui ont visité l'établissement de Leicester, ont en effet constaté que les produits recueillis répandaient au loin une odeur fétide et insupportable. « Le prix de ces engrais croît avec les frais de transport

« à mesure que l'on s'éloigne du lieu de production, et atteint, à l'extrémité d'un certain rayon, un taux qui dépasse le profit que l'agriculture peut en retirer. C'est (c ainsi qu'une partie des engrais naturels les plus précieux « fournis par les grandes villes reste sans emploi « Ces considérations paraissent devoir faire renoncer à traiter les eaux pour en extraire des engrais solides, et

engager à chercher dans un vaste système d'irrigation opérée avec ces eaux sales, le moyen de rendre à l'agriculture les engrais qu'elles contiennent... » 50 Essais .en France.

question. « La commission, avaient dit ces ingénieurs dans (*) Cette commission était composée de MM. Maus, président, Cognioul, Houbotte, Garez et Dubois, secrétaire.

Les seuls essais vraiment intéressants qu'on puisse citer en France sont ceux de la ville de Paris, et, dans un ordre moindre, ceux de la ville de Reims. L'importance des pre-