Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 8]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

1o

INoTICE SUR P. BERTHIER..

NOTICE SUR P. BERTHIER.

provenant des environs de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), où

la couche qu'il constitue appartient au terrain silurien (*), au lieu d'être subordonnée au terrain nummulitique, comme à Chamoison. Ce dernier minerai magnétique a été rencontré, en d'autres points, associé à la limonite, laquelle se retrouve dans différentes parties de la Bretagne, sur une distance de plus de 16o kilomètres, et à un niveau bien défini du terrain silurien Cl. Dans son important travail sur la composition des roches volcaniques, Cordier avait établi que le fer titane est habituellement disséminé dans ces roches, en très-petits grains,

souvent indiscernables à Feel' nu. Berthier reconnut ce même minéral dans des échantillons provenant de différents lieux, tels que Maisdon (Loire-Inférieure) (***) et le Brésil; mais dans ces contrées, il constitue des masses considérables, et se trouve subordonné à des terrains stratifiés;

c'est donc là un tout autre gisement que le premier. Il crut, en outre, pouvoir conclure que le fer et le manganèse sont, l'un et l'autre, à l'état de protoxyde, et que cette sorte de combinaison comprend, au moins, deux espèces distinctes. Dans les applications qu'il cherchait,

comme d'ordinaire, à déduire de ses analyses, Berthier ajoutait qu'il serait très-facile de traiter en grand le fer titane et d'en obtenir de bon fer : il montrait comment, par l'addition d'un fondant convenable, on peut amener complètement le fer à l'état métallique, sans qu'il entraîne de titane. On sait que, depuis lors, on a, en effet, traité le fer titane. au Canada et ailleurs, et qu'on a même cherché à en obtenir de l'acier. Dans ses études sur les diverses combinaisons naturelles du fer, Berthier constata que le minéral, autrefois désigné série, T. XIII, p. 227, '826. (*) Annales des mines, (.*) Au-dessous des ardoises à Calymene Tristani, et au-dessus des grès à Scolitus linearis, ainsi que l'a bien fait voir M. Dalimier. série, t. XIII, p. s iii, i826. (***) Annales des mines,

11

sous le nom de fer azuré, n'est autre qu'une combinaison

d'oxyde de fer au minimum, d'acide phosphorique et d'eau (*).

Les minerais des métaux autres que le fer ont aussi été l'objet de nombreuses recherches de la part de Berthier. En i 8o3, Smithson avait montré que les minerais de zinc, jusqu'alors confondus sous le nom de zinc oxydé, constituent

deux espèces tout à fait distinctes, le zinc carbonaté et le zinc silicaté. En reproduisant le mémoire dans le Journal des mines (") , Berthier y ajouta un grand nombre d'observations utiles. Ainsi, tout en confirmant que clans la seconde de ces espèces, la silice est en effet combinée avec l'oxyde

de zinc, il démontra que l'eau, considérée par Smithson comme accidentelle dans ce composé, y est essentielle, et s'y trouve dans une proportion constante. Il chercha, en outre, à reproduire artificiellement le carbonate anhydre, mais sans y parvenir. On sait que Senarmont imita plus. tard ce minéral, dans la belle série d'expériences qu'il institua en recourant à la chaleur aidée de la pression. Berthier est aussi conduit, par la discussion de ses analyses à des observations très-judicieuses sur la manière de distinguer l'espèce, au milieu des mélanges qui compliquent si fréquemment la composition des minéraux (*'). Un autre mémoire concerne spécialement l'un des gîtes

zincifères de la France, qui, tout pauvre qu'il est, offre de l'intérêt par sa position géologique. La partie inférieure du lias renferme dans le département du Lot, à Combecave, près Figeac, une couche imprégnée de minerai de zinc, que Cordier avait décrite; elle se trouve au même niveau que beaucoup d'autres épanchements métallifères, qui forment comme une auréole discontinue autour du pla(*) Journal des mines, T. XXVIII, p. 73. 181, (**) Journal des mines, T. XXVIII, p. 3111, /810. (*'*) Mémoire précité, p. 54, en note.