Annales des Mines (1865, série 6, volume 8) [Image 186]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

ou sud-ouest de l'île; partout où dominent les calcaires anciens. Le minerai forme des masses plus ou moins irrégulières, intercalées entre les couches souvent fort redressées de ce calcaire qui, à leur approche, devient généralement jaunâtre et dendritique. Il est accompagné de carbonate et de sulfate de plomb, de beaucoup d'oxyde de fer, et souvent aussi de calamine. Ces minéraux oxydés proviennent de la décomposition des sulfures qui s'est étendue à une profondeur considérable à. travers la masse fissurée des cal-

caires encaissants. La galène avec sa gangue calcaire et ferrugineuse est très-fusible et sert même de fondant aux minerais siliceux ; toutefois elle est pauvre en argent, sa teneur ne dépassant pas uo à, 24 grammes par ioc. kilogrammes. Au point de vue de la richesse et surtout de la régularité, ces gîtes présentent la plus grande variété. A Monteponi, près Iglesias, le minerai a cependant une richesse en plomb qui est comprise entre 75 et 45 p. leo ; il se trouve d'ailleurs concentré dans un petit nombre de couches qui sont voisines les unes des autres, en sorte que cette mine donne jusqu'à présent des produits considérables. Du reste, dans la plupart des autres gîtes en couches, le minerai se montre fort disséminé et a souvent trompé l'espoir des explorateurs. Les mêmes terrains anciens de la Sardaigne renferment encore des filons, des veines et des amas de pyrite de cuivre, de blende, d'antimoine sulfuré ; mais jusqu'à présent les recherches n'ont pas amené la découverte de gîtes qu'il soit avantageux d'exploiter.

Grande extenedon des Mons barytiques et plorabeux. Les filons barytiques et plombeux ont été spécialement étudiés par le Directeur Général des mines de la Saxe, M. C. cle B e us t (1),

qui s'est attaché à mettre bien en relief la grande généralité des phénomènes qui les ont produits. Ces filons s'observent, en effet, sur de vastes étendues. Très-développés dans les environs de Freiberg où ils sont devenus classiques, ils se poursuivent dans la partie occidentale de l'Erzgebirge ainsi que dans le Voigtland. Maintenant on les retrouve dans le Riesengebirge ; car les filons de baryte sulfatée et de cuivre gris de Brixlegg leur appartiennent, aussi bien que ceux de Rattenberg et de Schwaz. (t) Berg and liuttentnannische Zeilung, XXIII, 116. Voir aussi Revue de géologie ; 1, 109.

ROCHES MÉTALLIFÈRES.

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Les montagnes de la Forêt Noire ont encore beaucoup de filons barytiques et plombeux.

Ajoutons qu'ils sont également connus dans le sud de la France, en Alsace, aux environs de Lyon, dans le lias de la Bourgogne et dans le Languedoc jusque vers les Pyrénées.

En Angleterre les filons du Derbyshire se rattachent sans doute à cette formation ; peut-être en est-il encore de même des filons du Rhin et du Ilartz supérieur.

Enfin M. Giimbel a suivi depuis Regensbourg jusque dans le Fichtelgebirge des filons qui sont encaissés dans le gneiss, dans le granite ou bien dans le porphyre et qui paraissent appartenir à la même formation. En effet, ils se composent surtout de chaux fluatée, dequartz, de baryte sulfatée, l'un de ces minéraux pouvant prédomineretles autres disparaître complètement. Quant à leurs minerais, ils sent variables et alternativement plombeux, zincifères ou pyriteux.

Mercure. La présence du mercure a été constatée par M. G. D ew al que (i)

dans divers minerais; d'abord il l'a observé dans les canaux de condensation des fours à plomb de Corphalie.

Un minerai de zinc de Santander, composé de calamine, de blende et de galène, contenait également du mercure, qui y formait, à l'état de cinabre, de petites taches rouges. La découverte de mines de mercure en Californie, Californie. date à peu près de l'époque à laquelle la fièvre de l'or attirait dans

le pays les flots de l'émigration étrangère (1848,849), et elle a puissamment contribué au développement de l'industrie minérale dans cette nouvelle contrée. Voici sur ces mines de mercure quelques renseignements techniques qui sont donnés par M. Cazotte (2), consul de France à San-Francisco. La plus considérable est celle de New-Almaden. Elle est située à Go milles au sud de San-Francisco, dans le comté de Santa-Clara, sur une montagne dont l'élévation est environ de 50. mètres. Des masSes de basalte ou de trapp, d'amygdaloïdes et de grès, forment l'un des côtés de cette montagne ; tandis que de l'autre, on rencontre des terrains constitués presque entièrement par un calcaire amorphe. Ce calcaire est blanchâtre, cristallin et dépourvu de fossiles. (1) Académie royale de Belgique, 2 juillet 1364. (2)Ex1rait d'une dépêche adressée le 16 décembre 1864 à Son Excellence M. le MiCistre des Affaires Étrangères.